Relancer le débat sur la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob et l’ESB ?

Le prion responsable de l’Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) est-il responsable de la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ)? C’est la question à laquelle George Venters tente de répondre dans le British Medical Journal de manière rigoureuse en se basant sur des critères objectifs. Selon cet épidémiologiste anglais, la variante ne serait pas causée par le prion et ne serait pas une maladie nouvelle.

En 1996, une nouvelle variante de la MCJ a été décrite et depuis les scientifiques se posent la question de savoir s’il faut relier cette variante à l’agent de l’ESB. C’est notamment le cas en Europe alors que les américains sont beaucoup plus réservés sur le sujet.

La question posée par G. Venters est de savoir si cette variante est une nouvelle maladie et si les critères employés par les épidémiologistes sont relevants. Dans cette étude, Venters s’est appliqué à examiner de façon méthodique et objective si oui ou non il existait des liens de cause à effet entre la MCJ et l’ESB.

Les critères employés par le chercheur ont été axés sur l’hypothèse que l’agent de l’ESB était la cause de la variante de la MCJ.

Ces critères se sont basés sur la vraisemblance biologique de la transmission de l’ESB à l’homme, sur les observations réalisées, sur la pertinence de la relation entre les deux maladies, sur l’aspect de la temporalité, sur la relation dose-réponse, sur la spécificité et sur la réversibilité de la maladie.

George Venters n’a trouvé aucun argument fort pour affirmer que le prion de l’ESB était infectieux pour l’homme. De plus, d’autres données épidémiologiques, dont la faible progression des nouveaux cas de variante de MCJ, ne parlent pas en faveur d’une nouvelle maladie.

« En dépit des efforts de surveillance des encéphalopathies à prion réalisés par l’unité de surveillance de la MCJ en grande Bretagne depuis 1990, on ne peut pas considérer que ces cas reflètent une nouvelle maladie », selon Venters.

« Je crois qu’il existe désormais de sérieux doutes sur l’existence d’une relation de cause à effet entre l’ESB et la ‘nouvelle’ variante de la MCJ », écrit-il. « La profession médicale devrait en débattre et le propos de mon article est de démarrer ce processus », conclut-il.

Source : BMJ 2001 ;323 :858-61.

Descripteur MESH : Maladie , Objectifs , Encéphalopathies , Europe

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