Une première en France : une plateforme de médecine personnalisée fonctionnelle pour les cancers pédiatriques

Une première en France : une plateforme de médecine personnalisée fonctionnelle pour les cancers pédiatriques À Lyon, le consortium South-Rock vient de lancer la première plateforme française de médecine personnalisée fonctionnelle dédiée aux enfants et adolescents atteints de cancer. Installée au Centre Léon Bérard, cette initiative associe directement soins et recherche, avec l’objectif de proposer des traitements mieux adaptés et moins toxiques aux jeunes patients.

Une approche translationnelle pour affiner les traitements

La médecine personnalisée s’appuie en routine sur le profil moléculaire des tumeurs. Les équipes du Centre Léon Bérard et du Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon vont plus loin en évaluant la réponse fonctionnelle de la tumeur du patient grâce à une « primo-culture immédiate ».

Lors de la biopsie, un fragment tumoral est mis en culture afin de tester in vitro plusieurs médicaments présélectionnés par les pédiatres. En environ une semaine, il devient possible d’identifier les molécules actives et d’écarter celles qui ne le sont pas.

« Grâce à cet outil, nous pouvons tester une molécule, une combinaison mais aussi un schéma d’administration que l’on n’a pas l’habitude de donner. Ainsi, nous pouvons sélectionner quel médicament nous parait particulièrement intéressant pour traiter une tumeur précise, mais aussi éliminer les traitements que nous aurions pu prescrire au patient par habitude et qui sont totalement inefficaces sur la primoculture in-vitro… et donc potentiellement chez le patient. Tout cela au profit de l’enfant que l’on éviterait d’exposer à une molécule inefficace et à une toxicité qui n’a pas lieu d’être. »

Dr Pierre Leblond, pédiatre oncologue engagé dans le projet.

Les organoïdes pour anticiper l’évolution tumorale

En parallèle des primo-cultures, l’équipe « Mort Cellulaire et Cancers de l’Enfant » co-dirigée par Marie Castets (Inserm) et le Pr Jean-Yves Blay développe des organoïdes, véritables avatars de tumeurs, sous l’impulsion de Laura Broutier (Inserm) et de Clémence Deligne (post-doctorante). Cultivés 4 à 8 semaines dans un milieu finement défini, ils conservent les caractéristiques de la tumeur et permettent un criblage élargi de médicaments.

À ce jour, 18 modèles d’organoïdes de gliomes de haut grade et d’épendymomes sont disponibles au laboratoire. L’ambition est d’étendre cette ressource à des cancers pédiatriques plus rares dépourvus de modèles.

« Nous collaborons avec les chirurgiens et anatomopathologistes des Hospices Civils de Lyon qui respectivement prélèvent et caractérisent la tumeur chez les jeunes patients. Nous avons ensuite des techniciens de laboratoire qui sont chargés de la prendre en charge jusqu’au laboratoire. Grâce à la proximité entre chercheurs et cliniciens sur le site du Centre Léon Bérard, une boucle vertueuse s’est formée et toutes les parties prenantes nous ont suivis dans ce projet. »

Marie Castets, directrice de recherche Inserm.

Vers une intégration en pratique courante

Le processus est actuellement proposé en situation d’échec thérapeutique. Deux jeunes patients ont déjà bénéficié d’une adaptation de traitement fondée sur les résultats de laboratoire. L’objectif est de démontrer la faisabilité et la valeur ajoutée de cette stratégie pour envisager un déploiement en routine, y compris dès la première ligne.

Source  Centre Léon Bérard / consortium South-Rock.

Descripteur MESH : Médecine , France , Recherche , Patients , Toxiques , Soins , Organoïdes , Tumeurs , Mort , Biopsie , Thérapeutique , Mort cellulaire , In vitro

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