Evolution de la cardiopathie valvulaire après l’arrêt d’un traitement par des médicaments coupe-faim

Deux études parues dans Annals of Internal Medicine montre qu’après l’arrêt d’un traitement par des anorexigènes (dexfenfluramine,flenfuramine), il n’y a pas aggravation de la plupart des anomalies des valves cardiaques qui ont pu se développer. De plus, on observe une amélioration dans quelques cas.

Dans la première étude, Le Dr S. Mast et ses collaborateurs ont suivi la progression par examen echocardiographique de la cardiopathie valvulaire associée à un traitement par la fenfluramine après interruption de la thérapie. Les auteurs ont suivi 50 patients ayant pris des combinaisons diverses de fenfluramine et dexfenfluramine pendant une période moyenne de 447 jours et qui présentaient une régurgitation valvulaire.

L’examen échocardiographique effectué juste après l’interruption du traitement montre que 38 patients (76 %) présentaient au moins une régurgitation mitrale légère et 43 patients (86 %) souffraient d’au moins une régurgitation aortique légère.

A au moins 100 jours après l’arrêt du traitement, il y a eu amélioration ou stabilisation échocardiographique de la cardiopathie valvulaire chez la plupart des patients. Il y a eu une amélioration de la régurgitation mitrale chez 17 patients et de la régurgitation aortique chez 19 patients. Il n’y a pas eu d’aggravation de la régurgitation mitrale et aortique chez 19 et 22 patients, respectivement. Toutefois, il y a eu aggravation de la régurgitation chez 2 patients.

Dans la seconde étude, le Dr N. Weissman et ses collaborateurs ont conduit une étude multicentrique randomisée, en double aveugle contre placebo afin d’évaluer la régurgitation valvulaire 1 an après l’arrêt d’un traitement par la dexfenfluramine chez des patients souffrant d’obésité. Ces patients ont été traités par la dexfenfluramine pendant 2 ou 3 mois, ou ont reçu un placebo.

L’étude montre que 10 mois après l’arrêt du traitement et comparé au groupe placebo, la plupart des patients traités par la dexfenfluramine présentaient une diminution de la régurgitation aortique. Concernant la régurgitation mitrale, il n’y a pas eu de changements.

Dans un éditorial accompagnant ces articles, le Dr M. St John Sutton ajoute que bien que de larges études concernant particulièrement les patients traités depuis une longue période par ces anorexigènes n’aient pas encore été faites, ces résultats clarifient deux questions : d’une part, la cardiopathie valvulaire progressive n’est pas commune et d’autre part la régurgitation valvulaire se résorbe par elle-même après l’arrêt du traitement.

Source : Ann Intern Med. 2001 ; 261-266, 267-273, 335-337

Descripteur MESH : Dexfenfluramine , Patients , Anorexigènes , Valves cardiaques , Placebo , Fenfluramine , Éditorial , Étude multicentrique

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