Un gène central mis en évidence dans le développement de la sclérose en plaques

L’ostéopontine a été identifiée comme étant une protéine majeure intervenant dans le développement pathologique de la sclérose en plaques (SEP). Le gène de l’ostéopontine, nommé opn, est exprimé en abondance dans le cerveau des patients atteint de SEP ainsi que dans la moelle épinière de rats avec un modèle de SEP. L’ostéopontine semblerait réguler les cellules T helper de type 1 intervenant dans la réponse auto immune probablement à l’origine de la démyélinisation nerveuse rencontrée dans cette maladie.

L’ostéopontine était déjà connue pour être une protéine intervenant dans la réaction inflammatoire de la SEP. Lawrence Steiman et ses collaborateurs du Stanford University Medical Center et de l’université de Californie à San Francisco, ont cherché à savoir son degré d’expression tout au long des différentes phases de la maladie.

Les chercheurs ont créé différentes banques génomiques à partir des cerveaux de personnes atteintes de SEP et regardé grâce à la technologie des puces à ADN quels gènes étaient exprimé au cours de la maladie.

Ils ont trouvé une abondance d’expression du gène de l’ostéopontine dans tous les cerveaux, de l’ordre de 12 fois plus que dans les banques d’individus sans SEP.

Dans un modèle expérimental de SEP chez le rat, le degré d’expression de l’ostéopontine a été corrélé à celui de la sévérité de la maladie. L’expression de la protéine a été la plus importante dans les cellules nerveuses présentes au niveau des sites de lésion durant les phases aiguës de la maladie et lors des rechutes, mais pas durant les phases de rémission.

D’autre part, en utilisant des souris déficientes pour le gène de l’ostéopontine, les chercheurs ont trouvé que les manifestations de la SEP étaient beaucoup moins sévères chez ces souris. Le pourcentage de rémission a été plus élevé et beaucoup moins de décès ont été enregistrés.

«Grâce à ces découvertes, une pièce majeure du puzzle est en place», a commenté Jorge Oksenberg, professeur associé de neurologie à l’université de Californie. «Mais il reste encore beaucoup de travail à faire», a-t-il ajouté.

A cela, Steinman a ajouté «qu’en plus de l’ostéopontine, plusieurs autres gènes vont être étudiés. «Nous avons le titre, il nous faut maintenant le contenu», a-t-il dit.

Source : Science 23 novembre 2001;294:1731-5.

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