L’association d’une contusion pulmonaire à un traumatisme crânien grave aggrave le pronostic chez l’enfant de moins de 15 ans

L’association d’une contusion pulmonaire à un traumatisme crânien grave est un facteur de gravité chez l’enfant, responsable d’une détérioration du pronostic à court et à moyen terme. Cette aggravation pourrait être, au moins en partie, secondaire à la fréquence plus élevée de l’hypoxémie, indique une étude de réanimateurs du groupe hospitalier parisien Necker-Enfants Malades dans les Annales Française d’Anesthésie Réanimation.

Le Dr G. Orliaguet et ses collègues ont conduit une étude rétrospective, réalisée à partir de l’analyse des dossiers d’enfants traumatisés, accueillis dans ce centre de traumatologie pédiatrique de janvier à décembre 1997, et qui ont été inclus dans la banque de données informatiques.

L’étude a comparé 30 enfants atteints d’un traumatisme crânien grave, avec un score de Glasgow inférieur à égal à 8, associé à une contusion pulmonaire diagnostiquée sur une tomodensitométrie thoracique et 30 enfants atteints de traumatisme crânien grave isolé.

Les auteurs ont évalué le pronostic sur l’échelle de pronostic de Glasgow à la sortie et à 6 mois.

Les patients ont ensuite été classés en bon pronostic et mauvais pronostic. L’âge, le poids, le sexe, le score de Glasgow (GOS), le Pediatric Trauma Score, l’Injury Severity Score, l’hypoxémie, les principales interventions thérapeutiques, les complications, la durée d’hospitalisation ont été comparées entre les 2 groupes étudiés.

Les résultats ont été exprimés par la médiane pour les variables quantitatives et en nombre de cas pour les variables qualitatives, précisent les auteurs. Globalement, les résultats montrent que les durées médianes d’intubation, de séjour en réanimation et d’hospitalisation étaient significativement plus longues dans le groupe contusion pulmonaire : respectivement 8 vs. 6 jours.

Aucune différence n’a été relevée entre les 2 groupes quant à la survenue des complications, en particulier HTIC, syndrome de détresse respiratoire aiguë, infection pulmonaire, pneumothorax.

Les auteurs précisent que le GOS médian à la sortie était plus haut dans le groupe contusion pulmonaire et qu’existait dans les 2 groupes une amélioration du GOS à 6 mois mais qui restait cependant plus haut dans le groupe contusion pulmonaire.

Enfin, un bon pronostic existait moins souvent dans le groupe contusion pulmonaire à la sortie et à 6 mois : n=14 vs. n=25.

Source : Ann Fr Anesth Réanim, 2000 ; 19 : 164-70.

Descripteur MESH : Pronostic , Réanimation , Infection , Patients , Pneumothorax , Sexe , Syndrome , Tomodensitométrie , Traumatologie

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