La PCR pourrait également être utile dans le diagnostic de méningite chez l'enfant

Une étude américaine montre que le recours à la PCR pour identifier les méningites virales (entérovirus) chez les patients pédiatriques présente un avantage financier significatif. Cette technique (ePCR) permettrait d'écarter rapidement l'hypothèse d'une méningite bactérienne et réduirait par la même la durée du séjour en milieu hospitalier.

Dans le dernier numéro de Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine, les Drs L. Nigrovic et V. Chiang (Harvard Medical School, Boston) ont comparé deux stratégies de prise en charge de patients pédiatriques admis à l'hôpital pour une suspicion de méningite. Ils rappellent que des études suggèrent que 90 % des méningites sont causées par un entérovirus.

Les auteurs ont procédé à une étude rétrospective sur 126 patients fiévreux âgés de 28 jours à 12 mois. L'étude a été restreinte aux sujets avec une hyperleucocytose dans le LCR et une coloration de Gram négative pour le LCR (de façon à éliminer les cas de méningites bactériennes clairement établis).

Le coût d'une prise en charge classique (pas de PCR pour la recherche d'entérovirus, antibiothérapie et hospitalisation pour 48 h minimum) a été calculé. Ce coût s'élevait (pour les 126 enfants) à 381.145 $.

Parallèlement, les auteurs ont calculé le coût de l'application d'une ePCR chez ces patients. Dans ce modèle, il était établi que les résultats de la ePCR étaient disponibles en 24h. En cas de résultat positif, les patients quittaient l'hôpital dans les 24 h après l'admission. Ce calcul supposait également que les patients dont la ePCR et la culture bactérienne du LCR à 24h étaient négatives ne présentaient pas de méningite bactérienne.

Dans cette étude rétrospective, un diagnostic de méningite "aseptique" (aucun agent étiologique identifié après coloration de Gram et culture bactérienne du LCR) a été posé dans 89 % des cas. De plus, 72% de ces cas ont été présentés durant un pic saisonnier d'entérovirus (juin-octobre).

L. Nigrovic et V. Chiang indiquent que l'application de la ePCR aurait permis de réduire les coûts "si les entérovirus comptent pour plus de 5,9 % des cas de méningite".

"Une économie de 10%, 20 % et 30 % aurait été réalisée pour une prévalence des méningites entérovirales respectivement de 36,3 %, 66,7% et 97,1 %", concluent-ils.

Ils soulignent cependant qu'une étude prospective reste indispensable pour valider les résultats de leur étude.

Source : Arch Pediatr adolesc Med. 2000;154:817-821

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