Plaidoyer pour un plan d'action en faveur de la santé psychique des jeunes

Plaidoyer pour un plan d’action en faveur de la santé psychique des jeunes Différents acteurs et organisations impliqués dans la santé mentale des jeunes attirent l'attention sur l'urgence de mettre en place un plan majeur pour la santé psychique des enfants et des adolescents. Les prescriptions de médicaments psychotropes sont en augmentation, et les auteurs appellent à renforcer les moyens alloués aux soins et à la prévention dans ce domaine.

Les rapports alarmants sur la santé psychique des jeunes

La santé psychique des enfants et des adolescents suscite une inquiétude croissante chez les professionnels et les autorités. Les Assises de pédiatrie et de la santé de l'enfant, ainsi que plusieurs rapports récents, soulignent l'importance de la question. Parmi ceux-ci figurent le rapport du Conseil de l'enfance et de l'adolescence du HCFEA, celui de la Cour des Comptes, le rapport sénatorial de 2017 et le rapport de l'IGAS de 2018. Deux propositions de loi ont également été enregistrées sur ce sujet au cours de la dernière année. La prévalence croissante des troubles psychiques et des pathologies psychiatriques chez les enfants et les adolescents est désormais bien documentée.

Augmentation des prescriptions de médicaments psychotropes : une situation préoccupante

Le rapport du HCFEA met en lumière une augmentation significative des prescriptions de médicaments psychotropes chez les enfants et les adolescents. Cette situation soulève des questions légitimes que les organisations signataires du communiqué estiment essentielles à aborder. Sans diaboliser ces médicaments dont l'efficacité est avérée, il est nécessaire de repenser leur place parmi les différentes mesures thérapeutiques du champ de la santé mentale et de la psychiatrie des mineurs. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation des prescriptions de psychotropes, dont l'insuffisance des moyens alloués aux structures de prévention et de soins en santé mentale (CMP, CMPP, SESSAD, CAMSP, PMI, Maisons des adolescents…), ainsi qu'à d'autres acteurs comme la médecine ambulatoire et la santé scolaire. D'autres éléments sont également à prendre en compte, tels que l'intolérance sociale croissante face à l'agitation des jeunes, l'amélioration du repérage et du diagnostic des situations pathologiques, et l'aggravation de certaines situations malgré les soins engagés.

Appel à un plan d'action pour la santé psychique des jeunes

Face à ces constats, les auteurs du communiqué,  l'Association Nationale des Maisons des Adolescents (ANMDA) Association des Psychiatres Infanto-juvéniles de secteur sanitaire et médico-social (API) École des Parents et des Éducateurs d'Île-de-France (EPE IdF) Fédération des CMPP (FDCMPP) Société Française de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent et Disciplines Associées (SFPEADA) Société Française pour la Santé de l'Adolescent (SFSA) Syndicat National des Médecins de PMI (SNMPMI), plaident pour un plan majeur en faveur de la santé psychique des jeunes. Ils estiment qu'il est urgent de redonner des moyens au système de soins en santé mentale et en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, de la prévention aux soins les plus complexes. Il est essentiel que les médicaments occupent la place qui leur est reconnue par les autorités de santé compétentes, tout en développant d'autres approhes thérapeutiques adaptées.

Vers une approche pluridisciplinaire et un renforcement des moyens

Les signataires du communiqué appellent à une réflexion sur l'ensemble des options thérapeutiques disponibles dans le domaine de la santé mentale et de la psychiatrie des mineurs. Parmi celles-ci figurent les psychothérapies, la psychomotricité, les accueils thérapeutiques, les médiations, les rééducations et l'éducation thérapeutique, ainsi que les mesures éducatives. Il est primordial de renforcer les moyens des structures de prévention et de soins en santé mentale (CMP, CMPP, SESSAD, CAMSP, PMI, Maisons des adolescents…), ainsi que ceux des acteurs tels que la médecine ambulatoire et la santé scolaire, les psychologues libéraux, etc. Ce renforcement permettrait de diversifier les prises en charge et de proposer des approches thérapeutiques adaptées aux besoins des jeunes en souffrance psychique.

La situation actuelle de la santé psychique des enfants et des adolescents en France mérite une attention particulière et une action rapide. Les médicaments psychotropes doivent occuper une place appropriée dans le traitement des troubles psychiques, sans occulter les autres options thérapeutiques qui peuvent contribuer au bien-être des jeunes patients.

 

 

Crédit photo : DepositPhotos

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