Rayen Fakhfakh : un étudiant en médecine confronté à une OQTF
Un futur médecin face à une menace d’expulsion absurde
Arrivé en France à 12 ans depuis Sfax en Tunisie, Rayen obtient un baccalauréat scientifique mention bien à 16 ans. Externe à l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP), il excelle académiquement, s’engage comme trésorier du Tutorat santé Paris-Saclay pour aider ses pairs à réussir les concours PASS et LAS, et brille comme coach de basketball. Passionné de guitare, il participe à une association musicale et à des projets humanitaires, comme la construction d’une école au Togo, bien que bloqué par ses soucis administratifs[2]. « Je veux devenir chirurgien orthopédique et servir la France, ce pays qui m’a formé », déclare-t-il[2]. En mars 2025, après une garde exténuante, la préfecture de Seine-Saint-Denis lui notifie une OQTF, arguant qu’il « ne justifie d’aucune insertion professionnelle ni de perspective d’emploi » et manque d’attaches familiales, malgré ses deux frères en France. « J’ai fourni un dossier complet avec toutes les preuves de mon insertion. J’ai vraiment l’impression que mon dossier n’a pas été lu », s’indigne-t-il.
Une mobilisation massive et une issue judiciaire
Un défi systémique pour les étudiants étrangers
Rayen n’est pas un cas isolé. Environ 1 500 à 2 000 étudiants étrangers en médecine, soit 6 % des effectifs, font face à des obstacles administratifs[3]. Environ 10 à 15 % des étudiants étrangers tous domaines confondus rencontrent des problèmes de titre de séjour[4], une proportion probablement plus élevée pour les étudiants en médecine en raison de la durée de leurs études. Majoritairement issus de pays francophones (50 % du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne)[5], ces étudiants naviguent dans un système complexe de régularisations et d’équivalences de diplômes. Une étude montre que 50,6 % des étudiants en santé présentaient des symptômes d’anxiété[6], un risque accru pour les étrangers confrontés à l’incertitude administrative. Ces talents sont cruciaux : la France compte 3,36 médecins pour 1 000 habitants, 70 % des communes manquent de généralistes, et 66 % des praticiens ont plus de 55 ans[7]. En 2024, 3 800 médecins diplômés hors UE ont été admis via les épreuves de vérification des connaissances[8], soulignant leur rôle clé, tandis que le gouvernement prévoit d’augmenter les places en 2e année de médecine à 12 000 en 2025 et 16 000 en 2027 (données synthétisables en infographie)[9].
Pourquoi cette histoire résonne avec les professionnels de santé
- Pénurie de soignants : Avec 30 % des postes hospitaliers vacants dans certaines spécialités et un vieillissement des praticiens, repousser des étudiants comme Rayen aggrave la crise[7].
- Stress et santé mentale : Les 50,6 % d’étudiants en santé anxieux en 2021, particulièrement les étrangers, reflètent l’épreuve vécue par Rayen[6].
- Rôle de la communauté médicale : La mobilisation sur X, portée par des leaders comme le Dr Marty, montre le pouvoir des professionnels de santé pour influencer les décisions administratives.
Rayen Fakhfakh, désormais libéré de l’OQTF, poursuit son rêve de devenir chirurgien orthopédique. Son histoire, amplifiée par une solidarité sans précédent sur X, rappelle que les 6 % d’étudiants étrangers en médecine jouent un rôle clé en France[3]. Soutenus par des figures comme Camille Galap, président de Paris-Saclay, qui loue son « implication remarquable »[1], ces talents soulèvent la question de la valorisation des étudiants étrangers dans un système de santé en crise.
Sources
- [1] Le Quotidien du Médecin, 06/06/2025.
- [2] CNews, 06/06/2025.
- [3] Ordre des médecins, Rapport 2023 sur la démographie médicale.
- [4] Observatoire de la Vie Étudiante (OVE), Enquête 2023 sur les étudiants étrangers.
- [5] Campus France, Statistiques 2023 sur les étudiants internationaux.
- [6] Observatoire de la Vie Étudiante (OVE), Étude 2021 sur la santé mentale des étudiants en santé.
- [7] Atlas de la démographie médicale, Rapport 2024.
- [8] Ministère de la Santé, Données 2025 sur les épreuves de vérification des connaissances.
- [9] Gouvernement.fr, Annonce des réformes des études médicales, 2024.
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