Supplémentation en créatine : des bénéfices incertains et un risque mal évalué

L'agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a récemment rendu un avis sur la supplémentation en créatine et notamment sur les bénéfices qu'elle apporterait aux sportifs. L'AFSSA estime que les bénéfices ne sont pas fondés et que la créatine présente à long terme un risque carcinogène potentiel.

L'AFSSA rappelle dans son rapport qu'aucune carence en créatine n'a été décrite chez l'homme et que l'alimentation et la synthèse endogène suffisent "à assurer les besoins physiologiques". De plus, une supplémentation en créatine induit une augmentation du poids corporel et de le masse musculaire "toujours inférieures respectivement à 3 % et 10 %" et qui est surtout le résultat d'une rétention d'eau.

Les bénéfices attendus en terme de puissance, résistance, force ou vitesse ne sont pas démontrés et n'ont pas été évalués de façon rigoureuse. Les seuls bénéfices rencontrés, qui restent variables selon les études, concernent des efforts répétés, de haute intensité et d'une durée inférieure à 15 secondes.

Selon la commission chargée de la rédaction de cet avis, la créatine nécessite une réévaluation régulière, tant sur le plan des effets sur l'activité physique que sur celui de sa sécurité. En effet, une prise élevée de créatine a été associée à des incidents digestifs, cardiovasculaires ou musculaire. Enfin, les résultats expérimentaux, in vitro et in vivo, montrent clairement que la créatine et la créatinine pourraient présenter un effet carcinogène.

Le Comité d'expert spécialisé en Nutrition Humaine estime que la créatine devrait faire l'objet d'une réflexion "en vue d'une éventuelle inscription de la créatine sur la liste des procédés et des produits dopants dont l'usage est interdit chez les sportifs".

Source : AFSSA

Descripteur MESH : Créatine , Risque , Médecine , Sécurité , Aliments , Créatinine , Eau , In vitro , Physique

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