Le ministre de la Santé annonce de nouvelles restrictions visant à endiguer l’épidémie de Coronavirus Sars-Cov-2 dans les zones à risques

Le ministre de la Santé annonce de nouvelles restrictions visant à endiguer l’épidémie de Coronavirus Sars-Cov-2 dans les zones à risques Olivier Véran a présenté ce mercredi une nouvelle cartographie sanitaire qui intègre trois nouveaux niveaux d’alerte assortis de mesures restrictives. Elles devront être mises en œuvre après 48 heures de concertation par les préfets à l’échelle d’un département ou d’une agglomération.

 « Zone d’alerte », « zone d’alerte renforcée » et « zone d’alerte maximale » sont autant de nouveaux indicateurs sanitaires qui représentent des zones géographiques où la circulation du Coronavirus Sars Cov 2 est particulièrement active. Ces zones qui seront matérialisées par différentes nuances de rouges sont définies en fonction de 3 critères :

  • Le taux d’incidence du virus
  • Le taux d’incidence chez les personnes âgées
  • La part des patients COVID19 dans les réanimations

Si trente-deux départements sont encore sous la barre des 50 cas pour 100 000 habitants et donc en zone verte, tous les autres sont en état « d’alerte ». 

Les zones d’alertes 

Soixante-neuf départements sont concernés. Dans les zones où le taux d’incidence est supérieur à 50 cas pour 100 000, mais où la circulation du virus chez les moins de 65 ans est modérée, et sans impact fort sur les services de réanimation, une seule mesure est annoncée. Les rassemblements, même privés (anniversaires, mariages…) dans les établissements recevant du public seront limités à 30 personnes. 

Les zones d’alertes renforcées

Lorsque la métropole ou le département franchit le seuil des 150 cas sur 100 000, et que le taux d’incidence chez les plus de 65 ans dépasse 50 pour 100 000, la zone est dite en « Alerte renforcée ». Sont actuellement concernés les agglomérations de Bordeaux, Lyon, Nice, Lille, Toulouse, Saint-Étienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier, Paris et les départements de la petite couronne. Dans ces zones, cinq mesures entrent en vigueur en plus de celle des zones d’alertes : 

– Limitation des rassemblements à 1000 personnes contre 5000 précédemment

– Interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public

– Fermeture des salles des fêtes et salles polyvalentes pour les fêtes et activités associatives

– Fermeture des salles de sport

 – Fermeture des bars au plus tard à 22 h (horaire décidé localement par le Préfet) 

Les zones d’alertes maximales

Une zone géographique sera classée en zone d’alerte maximale lorsqu’en plus des autres indicateurs, le taux d’occupation des lits de réanimation par des malades du Covid-19 sera supérieur à 30 %.

Dans ces zones les restrictions sont sévères : 

– la fermeture des établissements recevant du public qui « n’ont pas de protocole strict ». Les théâtres, les cinémas ainsi que les établissements scolaires restent ouverts. 

– la fermeture des bars et restaurants

Cette dernière mesure est particulièrement mal reçue par les élus. Ainsi Renaud Muselier, président de la Région décrit sur Twitter « une punition collective » pour une profession qui a effectué beaucoup d’efforts et un secteur encore en convalescence. Il annonce ce vendredi un recours pour l’arrêté préfectoral, et justifie son opposition : 

Les mesures entrent en vigueur samedi 26 septembre. Les Préfets, ARS et élus locaux de chaque territoire ont 48 h pour se concerter et apporter des compléments. 

Une réévaluation de la carte est prévue tous les quinze jours

Vers l’état d’urgence sanitaire ? 

Si aucun territoire n’est actuellement placé en « état d’urgence sanitaire », c’est-à-dire lorsque les patients covid19 occupe plus de 60 % des capacités en réanimation, la situation se dégrade rapidement dans les hôpitaux. Le président de la Conférence des présidents de commissions médicales d’établissement des CHU affirme au Monde.fr : « Toutes les grandes métropoles constatent une montée significative des patients covid  ». Nombreux sont d’ailleurs les hôpitaux des métropoles à avoir réactivé le « plan blanc » depuis un mois, c’est le cas les hôpitaux du Var, des Alpes-Maritimes, de Bordeaux, de l’Ile-de-France, de la Loire, de Lyon et de Saint-Étienne.

Au sujet de l’Ile de France, Olivier Véran est pour le moins pessimiste : « au rythme actuel, on peut s’attendre à ce que 40 % des capacités régionales de réanimation soient utilisées pour des patients Covid d’ici au 10 octobre, 60 % vers le 25 octobre et 85 % aux alentours du 11 novembre ». Alors que l’on croyait encore la semaine dernière pouvoir les éviter, les déprogrammations des interventions chirurgicales hors covid sont en cours.

Au niveau national, les admissions en réanimation ont augmenté de 40 % en une semaine et les décès de 25 %.


EM

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