Scandale URGO : 8000 pharmaciens seraient impliqués

Scandale URGO : 8000 pharmaciens seraient impliqués La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené une enquête en 2021 pour vérifier le respect du dispositif « anti-cadeaux » dans le secteur de la distribution de produits médicaux. Si le groupe URGO a été condamné vendredi dernier, selon France3 8000 pharmaciens seraient impliqués dans cette escroquerie fiscale.

Le dispositif « anti-cadeaux » vise à protéger l’indépendance des professionnels de santé en s’assurant que seuls les intérêts de la santé publique orientent leur prescription et distribution de produits de santé. Il permet également d’éviter de pratiques douteuses de distribution d’avantages qui peuvent perturber le bon fonctionnement du marché et augmenter les coûts de la santé pour la société.

L’enquête de la DGCCRF a mis en lumière que le groupe URGO avait illégalement offert à des pharmaciens plus de 55 millions d’euros de cadeaux entre 2015 et 2021.

Cette fraude massive visait à augmenter les marges, les bénéfices et les parts de marché du groupe URGO au détriment de ses concurrents. Les filiales des laboratoires URGO Healthcare et URGO, toutes deux filiales du groupe URGO, ont offert illégalement des avantages en nature aux pharmaciens en échange de l’achat de produits URGO. Les cadeaux, qui pouvaient valoir plusieurs dizaines de milliers d’euros, correspondaient au montant de la remise prévue par contrat.

Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine et pharmacien à Plombières-lès-Dijon détaille pour France3. « Il y avait des frigos, des télés, des cafetières, des voyages, du champagne, plein de choses… », « Les remises faisaient 200 euros, donc vous aviez droit à un objet de 200 euros. » Il explique que si certains pharmaciens ont reçu jusqu’à 120 000 euros de cadeaux, pour la plupart il ne s’agissait « que » de quelques centaines d’euros. Il estime néanmoins que même pour quelques centaines d’euros, cela revient à voler l’état ses recettes fiscales.

Les 8000 pharmaciens qui auraient bénéficié de ce système, selon France3, encourent un an de prison et 75 000 euros d’amende. Le procureur de la République à Dijon, Olivier Caracotch a déclaré la responsabilité des pharmaciens ayant bénéficié du système mis en place par ces sociétés pourra être recherchée localement par les parquets compétents ». 

Sur le volet industriel de l’affaire, le parquet de Dijon a mené des perquisitions et des auditions, qui ont abouti à une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) homologuée par le président du tribunal judiciaire de Dijon. En conséquence, deux amendes d’un montant total de 1,125 million d’euros ont été prononcées et plus de 5,4 millions d’euros ont été confisqués. La DGCCRF poursuit son enquête auprès des pharmaciens impliqués.

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