Cliniques privés et médecins libéraux en grève totale le 3 juin

Le 3 avril au matin, lors d'une réunion d'urgence, la Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP), en concertation avec l'ensemble des syndicats de médecins libéraux, a pris la décision de lancer une grève totale à partir du 3 juin.

Cette action, à laquelle participeront 1030 établissements et plus de 200 000 professionnels de santé, dont 40 000 médecins libéraux, intervient suite à l'annonce par le gouvernement d'une hausse des financements pour les hôpitaux privés limitée à 0,3% pour 2024, contre 4,3% pour les hôpitaux publics.

Les établissements privés critiquent cette augmentation jugée dérisoire, d'autant plus qu'elle s'accompagne d'un refus d'augmenter les salaires, contrairement à ce qui est prévu pour les autres secteurs de la santé. Cette situation exacerbe une crise déjà sensible, caractérisée par une inflation des coûts et des tarifs insuffisants pour une gestion saine des établissements. La proportion d'hôpitaux privés déficitaires, qui a grimpé de 25% en 2021 à 40% en 2023, pourrait dépasser les 60% en 2024.

Les cliniques et hôpitaux privés, qui assurent 35% des soins hospitaliers tout en représentant seulement 18% des dépenses de l'Assurance Maladie, jouent un rôle indispensable dans l'offre de soins. Les décisions gouvernementales actuelles risquent de compromettre cet équilibre, en mettant en danger l'accès aux soins pour de nombreux Français.

Face à ce qu'elle considère comme un manque de dialogue, la FHP limite ses interactions avec le ministère de la Santé aux communications strictement nécessaires et envisage de recourir à toutes les voies légales disponibles pour contester cette mesure. Lamine Gharbi, président de la FHP, souligne l'urgence de la situation : « La situation est devenue intenable, nous n’avons plus d’autres solutions que d’entrer en grève pour nous faire entendre. En affaiblissant l’hospitalisation privée, c’est tout le système de santé qui est fragilisé.»

Ce mouvement de grève, historique par son ampleur, met en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement et les acteurs du secteur privé de la santé, marquant un moment critique dans la gestion des soins en France.