L'imagerie cérébrale pour évaluer les traitements de la maladie de Parkinson

En utilisant une technique d'imagerie permettant de suivre le degré de dégénérescence des neurones dopaminergiques, un groupe d'étude vient de montrer que deux traitements de la maladie de Parkinson exercent une action différente sur l'évolution de cette dégénérescence. Après quatre ans de suivi et de traitement, il semble que la perte des récepteurs dopaminergiques soit plus lente chez les patients traités par pramipexole que chez ceux traités par lévodopa.

Ce résultat est publié par le "Parkinson Study Group" dans le Journal of American Medical Association du 3 avril. Cette étude a été conduite sur des patients de l'essai CALM-PD, une étude multicentrique et randomisée destinée à comparer deux traitements initiaux de la maladie de Parkinson.

Après deux ans de suivi, il est apparu qu'un "traitement par pramipexole retardait l'apparition des complications motrices dopaminergiques comparé à un traitement par lévodopa", rappellent les investigateurs. Toutefois, la lévodopa était plus efficace en terme d'amélioration des symptômes de la maladie.

L'objectif de leur nouvelle étude était de comparer in vivo la perte des transporteurs de dopamine (qui reflète la perte des neurones dopaminergiques) selon ces traitements.

Ceci a été réalisé grâce à un suivi de 4 ans chez 82 patients. Les auteurs ont utilisé l'imagerie SPECT (single-photon emission computed tomography) et le traceur [123I]β-CIT. Ce ligand est un marqueur quantitatif de la densité des transporteurs de dopamine.

Les auteurs ont observé une différence selon les traitements. En effet, la diminution de la capture de [123I]β-CIT dans le striatum était moins marquée dans le groupe pramipexole que dans le groupe lévodopa. La différence était visible à 22, 34 et 46 mois de suivi. Par exemple, à 46 mois, la diminution de la capture du marqueur par rapport aux mesures initiales était de 16 % avec le pramipexole et 25,5 % avec la lévodopa.

Il semblerait par ailleurs qu'il existe une corrélation entre l'évolution clinique des patients et les différences visibles à l'imagerie, ajoutent les auteurs. Toutefois, seul un suivi plus long permettra d'apprécier la réelle valeur de cette corrélation. Il semble donc indispensable de comparer sur le long terme les données de cette technique d'imagerie aux données de la progression clinique de la maladie.

Source : JAMA 2002;287:1653-61

SR

Descripteur MESH : Maladie , Maladie de Parkinson , Lévodopa , Patients , Neurones , Neurones dopaminergiques , Récepteurs dopaminergiques , Dopamine , Étude multicentrique

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