En Afrique sub-saharienne, le VIH n’est pas la seule cause de mortalité chez les moins de cinq ans

En Afrique sub-saharienne, la mortalité liée au VIH est en augmentation chez les jeunes enfants. Si l’objectif d’une réduction de deux tiers de la mortalité veut être atteint chez les moins de cinq ans d’ici 2015, les efforts doivent se concentrer sur le VIH mais aussi sur des pathologies comme la pneumonie, les diarrhées ou la rougeole.

Le Dr Neff Walker et des membres de l’OMS rapportent dans le Lancet les résultats d’une enquête sur la mortalité pédiatrique en Afrique sub-saharienne. Les données de 39 pays ont été utilisées pour estimer la part de décès attribuables au VIH chez les moins de cinq ans.

D’après les chiffres avancés par Walker et ses confrères, 330.000 enfants de moins de cinq ans et infectés par le VIH sont décédés en 1999 en Afrique sub-saharienne. L’infection par le VIH n’était directement responsable que de 7,7 % de ces décès mais ce chiffre était en nette augmentation par rapport aux 2 % de 1990.

Le poids de l’infection par le VIH était très variable selon les pays. En effet, le taux de mortalité chez les moins de cinq ans et attribuable au VIH était supérieur à 30 pour 1.000 dans cinq pays, compris entre 10 et 25 pour 1.000 dans 16 pays et inférieur à 10 pour 1.000 les 18 autres pays étudiés.

Les résultats présentés montre clairement une augmentation régulière de la proportion de la mortalité attribuable au VIH chez les moins de cinq ans. Le VIH est directement responsable de 7,7 % des décès chez les moins de cinq ans mais les auteurs soulignent qu’ils n’ont tenu compte que des effets directs de l’infection. Le décès des parents lié au VIH n’a pas été retenu dans l’analyse alors qu’il est vraisemblablement associé à une augmentation de la morbidité/mortalité chez les enfants.

Si l’on veut réduire de 66 % la mortalité pédiatrique d’ici 2015, « s’occuper seulement du VIH ne sera pas suffisant », écrivent Walker et ses confrères. Ils soulignent en effet « qu’une prise en charge appropriée des pneumonies avec des antibiotiques efficaces peut réduire la mortalité de 25 % chez les moins de cinq ans, la réhydratation orale pour le traitement des diarrhées peut prévenir environ 15 % des décès, les moustiquaires imprégnées pour la prévention du paludisme peuvent éviter environ un quart des décès dans les zones de forte endémie et la vaccination contre la rougeole peut réduire de 20 % les décès chez les enfants ».

Source : Lancet published online April 30, 2002. http://image.thelancet.com/extras/01art9188web.pdf

SR

Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Mortalité , Afrique , Rougeole , Membres , Moustiquaires , Paludisme , Parents , Vaccination

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