Syndrome de la guerre du Golfe : des résultats en faveur d'une exposition à une arme chimique

Les résultats d'une nouvelle étude américaine semblent montrer que les troubles de l'équilibre rencontrés par les soldats atteints du syndrome de la guerre du Golfe pourraient être dus à une exposition à un gaz toxique.

Ces travaux, publiés dans Otolaryngology-Head and Neck Surgery, ont été menés par l'équipe du Dr Peter Roland (University of Texas Southwestern Medical Center, Dallas).

Le symptôme essentiel décrit par les soldats est une perte brutale de l'équilibre qui entraîne souvent une chute. Ces vertiges sont souvent très brefs et ne durent pas plus de quelques minutes.

"Nos tests montrent que ces vertiges ne sont pas le résultat de l'anxiété ou du stress", indique le Dr Roland. Ces travaux apportent des preuves supplémentaires qui suggèrent que ces soldats aient été exposés à des agents chimiques pendant la guerre du Golfe. Des dommages cérébraux seraient à l'origine des symptômes selon les auteurs. Quelques variations permettent de caractériser plus précisément ce syndrome.

Les chercheurs ont interrogé 23 vétérans qui présentaient trois syndromes différents et 20 sujets contrôles. Tous les sujets ont complété un questionnaire standardisé et ont subi des épreuves audio-vestibulaires. Des tests de posturographie ont complété l'analyse.

En s'appuyant sur des résultats antérieurs, les auteurs suggèrent que ces soldats présentent des lésions chroniques du SNC et du SNP causées vraisemblablement par des organophosphates. Ces composés se fixent sur une estérase naturelle (neurotoxic esterase) située à proximité des axones pour former un complexe stable. Après 2 à 6 semaines, ce complexe dégénère en un radical neurotoxique qui conduit à une fragmentation des axones et à une dégénérescence de la myéline. Selon le type de toxine et la durée d'exposition, les systèmes les plus touchés sont le SNC ou le SNP.

Toutefois, il est primordial de souligner que l'étiologie de ce syndrome est encore un sujet largement controversé. En effet, si les preuves d'une exposition à un gaz toxique semblent s'accumuler, des travaux récents indiquaient qu'une vaccination massive des troupes pouvait être à l'origine du syndrome. (voir dépêche du 4/02/2000) .

Source : communiqué de presse : University of Texas SouthWestern Medical Center, Dallas. Otolaryngol Head Neck Surg. 2000;122(3):319-29.

Descripteur MESH : Guerre , Guerre du Golfe , Syndrome , Gaz , Syndrome de la guerre du Golfe , Axones , Texas , Anxiété , Vaccination

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