Infections invasives à méningocoque

Relatif à l'augmentation de l'incidence des infections invasives à ménigocoque de sérogroupe C observée dans le Puy de Dôme

Considérant que :

- il a été confirmé 15 cas d’infection invasive à méningocoque (IIM) dans le département du Puy de Dôme depuis le 1er janvier 2001, 11 de sérogroupe C, 2 de sérogroupe B et 2 de sérogroupe non identifié

- le taux d’incidence d’IIM de sérogroupe C a été de 1,7 cas pour 100 000 habitants dans ce département pour l’année 2001, ce qui représente une incidence supérieure à la moyenne des autres départements français qui était de 0,25 pour 100 000 pour la même période

- la situation s’est récemment aggravée avec 6 cas d’IIM de sérogroupe C, survenus entre le 20 novembre 2001 et le 6 janvier 2002

- ces infections ont une gravité accrue avec une proportion élevée de purpura fulminans (64% contre 27% en France, en 2001, avec le même sérogroupe) et une mortalité élevée (27% contre 15% en France, en 2001, avec le même sérogroupe)

- il a été identifié 2 clones de méningocoque C dont un correspond au complexe clonal ET 37 connu pour être impliqué dans des situation épidémiques en Europe

- le taux d’incidence, bien qu’élevé, reste inférieur au seuil épidémique de 10 cas pour 100000 habitants tel que défini dans la circulaire DGS/SD5C/2001/542 du 8 novembre 2001

- le phénomène reste limité géographiquement à une bande centrale dans le département du Puy de Dôme incluant les cantons contigus suivants : le chef lieu Clermont Ferrand, Herment, Bourg-Lastic, Tauves, Rochefort-Montagne, Royat-Chamalières, Beaumont, Gerzat, Aubière, Pont du Château, Cournon d’Auvergne, Vertaizon, Billom

- l’incidence dans les départements voisins est inférieure à la moyenne nationale

- la courbe habituelle des cas d’IIM en fonction de l’âge montre une chute de la fréquence des cas après l’âge de 20 ans

- la période actuelle correspond au début de la saison de recrudescence habituelle des IIM et correspond au début de l’épidémie de grippe qui peut être un facteur favorisant

- la pharmacovigilance des vaccins antiméningococciques montre un profil de tolérance satisfaisant

- il existe un avantage potentiel à l’utilisation d’un vaccin conjugué plutôt qu’un vaccin polysaccharidique (possibilité de vacciner dès l’âge de 2 mois, meilleure efficacité chez l’enfant, impact possible sur le portage oropharyngé du méningocoque permettant de réduire la transmission interhumaine)

Le Comité Technique des Vaccinations émet l’avis suivant,

en plus des mesures habituelles de prophylaxie autour d’un cas (antibioprophylaxie et vaccination autour d’un cas) :

Il est recommandé de proposer la vaccination systématique des nourrissons, enfants, adolescents et adultes jeunes, dont l’âge est compris entre 2 mois et 20 ans révolus, qui sont résidents ou scolarisés dans la zone géographique sus décrite.

Pour les adultes jeunes de plus de 20 ans jusqu’à 24 ans révolus, la vaccination n’est recommandée que pour les personnes scolarisées en internat ou vivant en collectivité .

Il est aussi recommandé de vacciner les professionnels appartenant à cette tranche d’âge et travaillant dans les collectivités d’enfants. En revanche il n’est pas recommandé de vacciner les étudiants de faculté ne résidant pas en collectivité. Il n’est pas recommandé de vacciner les personnes ayant effectué un séjour dans la zone géographique en dehors de tout contact direct avec un cas.

Pour les personnes de passage dans la zone géographique :

- séjour individuel ou familial supérieur à un mois : les indications sont les mêmes que pour les résidents de la zone concernée

- séjour individuel ou familial inférieur à un mois : la vaccination n’est pas recommandée sauf chez les personnes de 2 mois à 24 ans révolus, séjournant en collectivité

- séjour collectif (classes transplantées, colonies de vacances) il est recommandé de vacciner les sujets de 2 mois à 24 ans révolus avant leur arrivée dans la zone concernée.

Il est recommandé que la campagne de vaccination soit réalisée avec un vaccin antiméningocoque C conjugué pour toutes les classes d’âge concernées, sans exclure la possibilité d’utiliser le vaccin polysaccharidique A C, chez des sujets de plus de 18 mois, dans des cas particuliers.

Une personne de plus de 18 mois ayant été récemment vaccinée par le vaccin polysaccharidique A C ne doit pas être revaccinée avec le vaccin conjugué.

Une note d’information devra être remise aux personnes à vacciner ou à leurs parents mentionnant les bénéfices attendus de la vaccination, les rares effets secondaires et contre indications de ce vaccin ainsi que le cas particulier de la grossesse.

Descripteur MESH : Incidence , Vaccination , Personnes , France , Antibioprophylaxie , Étudiants , Grossesse , Mortalité , Parents , Pharmacovigilance , Pont , Purpura , Purpura fulminans , Vacances , Vaccins , Vaccins antiméningococciques

Médicaments: Les +