Tabac, l'offensive: les premiers résultats

Dans le cadre du Plan Cancer, le ministère chargé de la santé lançait, en mai 2003, l'offensive, en détaillant les axes de l'action gouvernementale dans la lutte contre le tabac. Rendre plus difficile l'accès au tabac, dénormaliser le tabac dans la société française, encourager l'arrêt étaient ses trois premiers axes d'actions. Qu'en est-il aujourd'hui ?

L'INPES annonce les premiers résultats d'une étude réalisée par l'Institut BVA sur l'évolution récente des opinions, attitudes et comportements des français face au tabac. Dans la mesure du possible, ce sondage d'opinion a été comparé au résultat du Baromètre santé 1999-INPES1.

L'enquête INPES/BVA permet de dégager des modifications significatives dans les représentations et comportements de la population vis-à-vis du tabac. En particulier, il fait apparaître une baisse sensible de la proportion de fumeurs, surtout chez les femmes. Il montre également l'efficacité en terme de santé publique de l'augmentation du prix du tabac.

Augmentation récente des arrêts

" 16,3% des ex-fumeurs déclarent avoir arrêté sur les douze derniers mois contre 9,2% en 1999 ( 50%).

" Une baisse sensible de la prévalence tabagique :

les 15/75 ans sont 30,2 % à fumer contre 34,5 % en 19991, cette diminution étant plus marquée chez les femmes que chez les hommes (24,5% contre 30,8% en 1991).

"73,8% des fumeurs déclarent avoir envie d'arrêter de fumer contre 58,7% dans le Baromètre Santé 1999.1

" La motivation à l'arrêt se traduit par le délai envisagé : plus on projette d'arrêter de fumer dans un délai court, plus l'intention est forte. Or, 37,6% des fumeurs ayant envie d'arrêter projettent de le faire dans le mois à venir (versus 19,9% en 1999).

La hausse des prix : premier motif pour arrêter de fumer

Les motivations à l'arrêt sont le prix (66,8%), la peur de tomber malade (47,0%), la prise de conscience des conséquences du tabac sur la santé (17,4%), puis le désir de se défaire de la dépendance, avoir déjà un problème de santé lié au tabac…

" Le prix est devenu la première motivation à l'arrêt avec 66,8% de réponses invoquées par les fumeurs qui ont envie d'arrêter. (Cette raison était la quatrième invoquée en 1999)." L'augmentation du prix est perçue par les français comme un moyen efficace d'arrêt du tabac : plus de 8/10 estiment que les hausses incitent les fumeurs à limiter leur consommation, 7/10 à arrêter de fumer.

" Plus d'une personne sur deux a dans son entourage une personne que la hausse des prix a incitée à limiter ou à cesser sa consommation de tabac :

- 45,5% des personnes interrogées et 57,7% des fumeurs connaissent un proche que la hausse des prix a incité à limiter sa consommation de tabac,

- 31,2% des français et 37,6% des fumeurs connaissent un proche que la hausse des prix a incité à arrêter de fumer.

" L'arrêt et les tentatives d'arrêt concernent surtout des populations les plus résistantes aux actions de prévention :

- l'augmentation du prix a l'impact le plus important chez les jeunes et les personnes à faibles revenus : les 15/24 ans sont 68,2% (contre 28,7% pour les 25/75 ans) à avoir arrêté en raison des hausses et surtout ils sont 73,2% (contre 65,0% pour les 25/75ans) à vouloir s'arrêter pour cette raison,

- de même, les personnes aux revenus modestes sont 43% (contre 28,3% pour les plus aisés) à avoir arrêté en raison de l'augmentation des prix du tabac.

L'augmentation des prix jugée efficace pour dissuader les jeunes

" 65% des fumeurs et 69% des anciens fumeurs affirment qu'ils n'auraient jamais commencé à fumer si, au commencement de leur tabagisme, les prix avaient été ceux pratiqués actuellement.

" Plus de 6 personnes sur 10 pensent que les hausses dissuaderont un certain nombre de jeunes de commencer.

Les résultats de cette enquête confirment que la baisse importante des ventes de cigarettes observée depuis le début de l'année (-8,2% des ventes) traduit une réelle diminution de la consommation. La très forte augmentation des ventes de substituts nicotiniques observée pendant la même période ( 51%) est également à mettre en relation avec la nette hausse des personnes ayant arrêté de fumer depuis un an.

1Le sondage d'opinion est une méthode différente de celle utilisée par le Baromètre santé. Une étude reprenant la méthode du Baromètre santé est en cours et devrait confirmer les résultats annoncés ici.

Pour en savoir plus :

Le rappport (pdf, 170 Ko)

Descripteur MESH : Tabac , Santé , Lutte , Personnes , Femmes , Motivation , Arrêt du tabac , Conscience , Face , Hommes , Intention , Peur , Population , Prévalence , Santé publique , Tabagisme

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