Prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant : un traitement plus court est tout aussi efficace

Le traitement standard de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant pourrait être raccourci sans nuire à son efficacité. Ce résultat est la conclusion d'un essai qui a associé des chercheurs de l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement), des chercheurs thaïs et des scientifiques de l'Université américaine d'Harvard. Cette étude pourrait avoir des répercussions notables sur la stratégie de prévention du VIH de l'enfant, notamment dans les pays en développement.

La zidovudine ou AZT permet de diviser par 3 le risque de transmission mère-enfant. Cependant, ce traitement long et coûteux (5.000 FF environ) restait difficile d'accès pour la plupart des mères vivant dans des pays défavorisés : 3 à 6 mois de traitement pour la mère et 6 semaines pour l'enfant.

Il était impératif de déterminer si une modification de ce traitement pouvait conduire à une réduction de son coût tout en conservant une efficacité optimale.

C'est dans cet objectif qu'une équipe de chercheurs thaïlandais, américains et français ont réalisé des essais d'équivalence auprès de 1.437 femmes thaïlandaises volontaires. Cette étude est la plus large réalisée dans ce domaine et a été conduite de 1997 à 1999 dans 27 hôpitaux.

Après analyse des résultats de cet essai, les auteurs préconisent que le traitement débute dès la 28° semaine de grossesse, qu'il continue durant le travail et que l'enfant soit traité pendant 3 jours seulement. Ce traitement est équivalent au traitement standard avec un taux de transmission inférieur à 6,5 %. Ce protocole abrégé présente également l'avantage d'être moins onéreux (900 FF environ). Néanmoins, si le traitement est plus tardif chez la mère, le traitement chez le nouveau-né devrait être prolongé jusqu'à 6 semaines.

Il faut toutefois noter que la transmission pendant l'accouchement reste non négligeable. La césarienne permet de limiter efficacement ce risque. Une alternative à cette technique chirurgicale sera l'administration, dès le début du travail, d'AZT combiné à des antirétroviraux puissants à action rapide. Cette alternative devrait être évaluée par ces mêmes chercheurs grâce à un financement de l'ANRS et du NIH américain. On pourrait ainsi espérer réduire la transmission périnatale à 2 à 3 %.

Source : Communiqué de presse de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

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