Les résultats d'une enquête nationale sur la prise en charge de la grossesse en France

La Drees (Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques) a publié en juillet un rapport intitulé "La situation périnatale en France en 1998". Parmi les résultats de cette enquête on peut souligner une amélioration de la prise en charge de la grossesse, une augmentation du nombre de péridurales et de césariennes. L'accroissement du nombre de naissances multiples explique en partie l'augmentation du taux de prématurité.

Cette enquête réalisée en 1998 permet de suivre l'évolution de la situation périnatale en France depuis 1995.

Globalement, la surveillance et la préparation à l'accouchement sont deux éléments en progression par rapport à 1995. Le nombre moyen de visites prénatales est compris entre 7 et 9 et reste voisin de celui de 1995. De plus en plus de femmes rencontrent l'équipe médicale avant l'accouchement (93,5 % en 1998 contre 89 % en 1995). Conjointement, la préparation à la naissance gagne du terrain et concernait en 1998 70 % des femmes primipares. On peut noter toutefois qu'une très faible proportion de femmes (9,6 %) ne bénéficient pas du suivi minimum fixé à 7 visites prénatales.

Le nombre d'échographies a lui aussi augmenté et seulement 3,5 % des femmes enceintes ont eu moins de 3 échographies en 1998. Un dépistage sanguin de la trisomie 21 a été effectué chez 2 femmes sur 3. Une amniocentèse a été pratiquée chez 57 % des plus de 38 ans et 69 % des plus de 39 ans, précise le rapport.

La prise en charge de douleur s'est améliorée et 58 % des accouchements ont été réalisés sous péridurales en 1998 (49 % en 1995). On assistait parallèlement à une baisse du nombre d'anesthésies générales (2,8 %).

Le nombre d'accouchements déclenchés a peu évolué par rapport à 1995 et semble se stabiliser autour de 20 %. Par contre, les césariennes sont de plus en plus fréquentes et leur part passe de 15,9 % à 17,5 %. "Ceci résulte à la fois de l'accroissement des premières césariennes et d'une augmentation du nombre de femmes à risque en raison d'une césarienne antérieure", selon les auteurs de cette publication.

Entre 1995 et 1998, le taux de prématurité est passé de 5,9 à 6,8 % mais ce résultat prend en compte les accouchements provoqués avant terme pour raison médicale. Ce dernier cas concerne 45 % des prématurés. Néanmoins, on assiste globalement à une augmentation des naissances multiples (de 2,5 à 3,5 % du total), naissances associées à un plus grand risque de prématurité.

Plusieurs évolutions des caractéristiques socio-économiques de la mère ont été soulignées : l'augmentation de l'âge à la grossesse (14,7 % de + 35ans en 1998) et du niveau d'étude, une plus grande proportion de femmes en activité durant la grossesse (64,3 %).

Des efforts doivent être consentis envers les plus démunies qui, selon les résultats présentés, "ont une grossesse moins bien suivie et des indicateurs de santé systématiquement défavorables". De même, la situation dans les départements d'outre-mer semble moins favorable qu'en métropole.

Source : Drees, Etudes et Résultats; n°73 : juillet 2000

Descripteur MESH : Grossesse , France , Recherche , Statistiques , Femmes , Risque , Amniocentèse , Césarienne , Douleur , Éléments , Femmes enceintes , Santé , Trisomie

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