Leishmaniose : la piqûre préalable d'un insecte vecteur non-infecté protégerait de l'infection

La leishmaniose est une parasitose transmise par de petits insectes, les phlébotomes. Des chercheurs américains ont montré que la piqûre de phlébotomes non-infectés par le parasite induit, chez la souris, une protection significative contre l'infection. Selon ces scientifiques, ce résultat revêt une importance toute particulière pour l'épidémiologie de la maladie et la mise en place d'une stratégie de vaccination.

La leishmaniose est due à des protozoaires flagellés du genre Leishmania. Son évolution est habituellement mortelle en absence de traitement. Selon l'OMS, 12 millions de personnes seraient infectées (cas déclarés et cas asymptomatiques) et 1,5 à 2 millions de nouveaux cas apparaîtraient chaque année.

Les travaux de Kamhawi et al, publié dans le dernier numéro de Science, apportent de nouveaux éléments sur une possible stratégie de prévention de l'infection.

Ces auteurs ont étudié un modèle murin de leishmaniose cutanée causée par Leishmania major, parasite transmis par la piqûre de Phlebotomus papatasi. Ils ont montré que l'exposition préalable aux piqûres de phlébotomes non-infectés entraîne une réduction drastique de la sévérité des lésions cutanées lorsque les souris sont ensuite infectées.

Cette protection est associée à une réaction d'hypersensibilité retardée et à une production d'interféron gamma sur le site de l'injection du parasite. Les auteurs soulignent que l'immunité conférée par la piqûre de phlébotomes non-infectés est aussi efficace que celle que l'on peut obtenir par la combinaison des antigènes parasitaires et des adjuvants jusqu'à présents utilisés.

"Ces résultats impliquent que les antécédents d'exposition des individus à des piqûres de phlébotomes non-infectés influence l'incidence et la sévérité de la leishmaniose cutanée…", écrivent les chercheurs.

Ils ajoutent que, dans le cas de la leishmaniose cutanée, les antigènes salivaires de l'insecte vecteur "pourraient être des composants efficaces de vaccins dirigés contre le pathogène transmis". Cette stratégie pourrait éventuellement s'appliquer à d'autres maladies transmises par des vecteurs.

Source : Science 2000;290:1351-54

Descripteur MESH : Leishmaniose , Infection , Épidémiologie , Insectes , Maladie , Vaccination , Antigènes , Leishmaniose cutanée , Éléments , Hypersensibilité , Hypersensibilité retardée , Immunité , Incidence , Personnes , Vaccins

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