Grève à l’AP-HP : les soignants font barrage au plan Bayrou

Grève à l’AP-HP : les soignants font barrage au plan Bayrou L’Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP-HP), plus grand groupement hospitalier de France, se prépare à une grève d’ampleur à partir du 10 septembre. Les principaux syndicats – CGT, FO, CFTC, Unsa et bientôt la CFDT – appellent à la mobilisation pour dénoncer le plan d’économies annoncé par François Bayrou.

Celui-ci prévoit une réduction drastique de 44 milliards d’euros sur le budget public, dont une part importante concerne la santé. Une « grève illimitée » est envisagée, susceptible de marquer un tournant historique pour l’avenir de l’hôpital public.

Un contexte de colère et d’épuisement à l'AP-HP

Les soignants de l’AP-HP, déjà éprouvés par des années de restrictions budgétaires, de fermetures de lits et de conditions de travail dégradées, expriment une vive exaspération. « On nous demande de faire plus avec moins, alors que les équipes sont à bout », témoigne un délégué CGT lors d’une récente assemblée générale. Nathalie Marchand, secrétaire générale de la CGT-AP-HP, dénonce « une volonté de fermer l’hôpital public » et rappelle que « le personnel ne prend pas tous ses jours de repos », conséquence d’un système en surchauffe.

Les inquiétudes portent sur les fermetures de services, les suppressions de postes et une dégradation accrue de la qualité des soins. Au cœur des revendications, les syndicats alertent également sur la dette des « heures non payées » accumulées par les personnels.

Une grève illimitée et intersectorielle

Le préavis déposé le 25 août couvre l’ensemble des 38 établissements de l’AP-HP, soit environ 100 000 professionnels. La date du 10 septembre a été retenue pour le démarrage de la grève, en écho à un appel national à « bloquer le pays ». Les syndicats annoncent une mobilisation reconductible et la tenue d’assemblées générales locales dans chaque hôpital. Une rencontre centrale est prévue le 5 septembre à la Bourse du Travail afin de coordonner les actions.

Ce mouvement pourrait dépasser le seul cadre hospitalier : d’autres secteurs comme l’énergie et les transports envisagent également d’entrer dans la danse. Sur les réseaux sociaux, des personnalités politiques telles que le sénateur Ian Brossat appellent à soutenir les soignants. Des médias spécialisés, comme What’s up Doc et France Bleu, relaient l’urgence de la situation.

Les enjeux pour les professionnels de santé

Au-delà du rejet du plan budgétaire, la mobilisation soulève des questions fondamentales pour l’avenir de l’hôpital public :

  • Conditions de travail : les ratios patients/soignants sont jugés intenables et compromettent la qualité des soins.

  • Accès aux soins : les coupes budgétaires risquent d’accentuer les inégalités, notamment dans les zones déjà fragilisées.

  • Attractivité des métiers : la fuite des professionnels vers le privé ou l’étranger s’accélère, faute de reconnaissance et de moyens adaptés.

Les revendications portent sur l’abandon du plan d’économies, une revalorisation salariale significative et un recrutement massif pour pallier les pénuries.

Une mobilisation collective et territoriale

Ce mouvement se démarque par son ampleur : pour la première fois depuis plusieurs années, les 38 hôpitaux franciliens de l’AP-HP sont concernés par une grève commune. Les assemblées générales organisées depuis le 25 août dans chaque service visent à renforcer l’unité.

« C’est maintenant ou jamais », martèle un représentant de SUD Santé, appelant l’ensemble des personnels – soignants, administratifs et techniques – à rejoindre la mobilisation. Des cortèges sont attendus à Paris et dans toute la région francilienne.

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