Emploi médical et paramédical : entre embellie et tensions persistantes à l’hôpital

À l’occasion de sa conférence de presse de rentrée du 2 septembre 2025, la Fédération hospitalière de France a présenté les résultats de son enquête annuelle sur les ressources humaines. Le rapport met en évidence une amélioration avec un absentéisme en baisse (9,2 % en 2024 contre 11,1 % en 2022), tout en pointant la persistance de difficultés de recrutement dans plusieurs spécialités.

Une dynamique positive après des années de crise

Selon l’enquête annuelle menée auprès des établissements, près de 92 % d’entre eux affirment encore rencontrer des difficultés de recrutement de médecins. La FHF observe néanmoins une amélioration progressive sur le front des ressources humaines. Après des années marquées par des pénuries aiguës, la tendance s’inverse lentement : moins de 10 % des établissements signalent désormais des difficultés globales de recrutement pour le personnel non médical, contre 25 % en 2023.

Cette embellie est attribuée à plusieurs facteurs : hausse des quotas dans les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), mobilisation renforcée des directions hospitalières et politiques locales d’attractivité. Résultat : l’été 2025 a enregistré un niveau de recrutement infirmier supérieur à celui des deux années précédentes, améliorant l’accès à l’emploi infirmier pour les jeunes diplômés.

Des spécialités médicales toujours en souffrance

La situation demeure cependant tendue dans certaines disciplines : la gériatrie (60 % des établissements déclarent des difficultés), les urgences (55 %), l’anesthésie (50 %) et la psychiatrie (38 %) restent des zones critiques. Pour ces spécialités, les contraintes d’exercice (gardes, charge de travail, attractivité limitée en dehors des grands centres) continuent de peser lourdement.

L’absentéisme en voie de stabilisation

Parallèlement, l’absentéisme retrouve un niveau proche de celui d’avant la crise sanitaire. La FHF relève deux particularités structurelles : le fort taux de féminisation (79 % du personnel non médical) qui entraîne mécaniquement un absentéisme lié à la maternité, et la présence de métiers soumis à de fortes contraintes physiques et organisationnelles. La fédération insiste sur l’importance d’actions internes et d’une organisation mieux adaptée pour réduire durablement ces absences.

Une vigilance nécessaire sur les conditions de travail

Si les indicateurs s’améliorent, la FHF avertit que la dynamique pourrait être compromise en l’absence de financements suffisants. Les métiers de bloc opératoire, les infirmiers anesthésistes ou encore le travail de nuit et les jours fériés restent difficiles à pourvoir. Pour les professionnels, la question de la qualité de vie au travail est désormais indissociable des enjeux de financement : sans moyens adaptés, l’embellie observée pourrait n’être qu’un répit temporaire. La sécurisation du recrtuetement passe donc par une meilleure reconnaissance salariale et organisationnelle.

En conclusion, la FHF appelle à consolider ces progrès en liant la politique RH à une vision budgétaire plus soutenable, afin d’éviter un nouveau cycle de pénuries et d’épuisement des soignants.

Repères chiffrés RH (FHF 2025)

• 92 % des établissements déclarent des difficultés de recrutement médical (impact direct sur l’emploi médecin).

• Moins de 10 % évoquent des difficultés généralisées pour le personnel non médical, contre 25 % en 2023 (amélioration de l’emploi infirmier).

• +4 % de séjours hospitaliers en 2025, augmentant la pression sur les effectifs.

• 60 % des hôpitaux rencontrent des difficultés en gériatrie, 55 % aux urgences, 50 % en anesthésie, 38 % en psychiatrie.

• 79 % du personnel non médical est féminin, avec un absentéisme lié à la maternité.

• Retour à un taux d’absentéisme équivalent à celui de la population générale pour maladie ordinaire.

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