PLFSS 2026 : l’intersyndicale sonne le tocsin et fixe la riposte de décembre à janvier
Un texte de rupture selon l’intersyndicale
Dans un communiqué de presse intersyndical daté du 26 novembre 2025 à Paris, les organisations signataires affirment : « Le PLFSS 2026 marque une rupture historique : il sonne le glas de la médecine libérale en France. » Le texte dénonce la disparition de « la démocratie sanitaire au profit d’une planification étatique », la suppression de « la négociation conventionnelle » et l’attribution à « l’administration centrale le pouvoir de baisser unilatéralement les tarifs des consultations et des actes »[1].
Le message s’adresse directement au grand public : « Les Français doivent le savoir : ce PLFSS, construit par le Gouvernement de Sébastien Lecornu, va aggraver dramatiquement l’accès aux soins. » Et d’avertir : « Demain, des millions de nos concitoyens n’auront plus de médecin. » Face à « cette attaque inédite depuis la création de la Sécurité sociale en 1945 et l’avènement de la convention médicale en 1971 », l’intersyndicale promet « une réponse massive et unitaire »[1].
Mesures immédiates et mots d’ordre à partir du 3 décembre
Après une réunion « de tous les syndicats de médecins libéraux, ainsi que des organisations d’étudiants et d’internes » tenue le 25 novembre, les signataires appellent tous les médecins libéraux, quelle que soit leur spécialité, ainsi que les internes et les étudiants en médecine à[1] :
La Sécurité sociale a eu 80 ans cette année.
— Dr Jérôme BARRIERE, MD. (@barriere_dr) November 25, 2025
Et pourtant, ses dirigeants et le budget 2026 en discussion au Parlement sont en train de la démanteler.
Pourquoi devons-nous, collectivement, nous opposer à cette politique mortifère ?@AnnaBoctor de @JeunesmedecinsF vous… pic.twitter.com/BTiy40DKK9
Mesures immédiates
– « Soutenir massivement le mouvement de grève initié dans le Sud-Est le 3 décembre » ;
– « Refuser de signer les contrats d’engagement France Santé » ;
– « Soutenir et amplifier la mobilisation lancée par les cardiologues : “La cardiologie ne répond plus” »[1].
À compter du 3 décembre
– « Suspendre l’alimentation du DMP » ;
– « Sortir massivement de l’OPTAM et de l’OPTAM-ACO » ;
– « Inviter tous les médecins libéraux de plus de 60 ans à déclarer dès aujourd’hui aux ARS leur cessation d’activité dans six mois » ;
– « Systématiser la demande de validation des arrêts de travail par le service médical via AmeliPro »[1].
« La continuité et la sécurité des soins seront bien sûr assurées », précisent les organisateurs de la grève partie du Sud-Est, désormais élargie au niveau national[2].
Cap sur janvier : fermeture des rendez-vous et actions symboliques
Le mouvement de janvier est détaillé dans un second appel : les organisations demandent aux médecins de fermer leurs rendez-vous sur les plateformes (Doctolib et autres) du 5 au 15 janvier ; de ne pas assurer la PDSA et la PDSES ; et de se rendre « non réquisitionnables » sur la même période. Les chirurgiens sont invités à s’exiler symboliquement à Bruxelles dans le cadre d’une opération portée par Le Bloc[3]. Le slogan est explicite : « Du 5 au 15 janvier, la médecine libérale ne répond plus »[3].
Sur le réseau social X, le président de l’UFMLS, Dr Jérôme Marty, résume la stratégie en trois temps : « Premier temps son annonce ; deuxième temps mise en œuvre des fermetures de rendez-vous ; troisième temps arrêt d’activité et médecins non réquisitionnables » si les demandes ne sont pas satisfaites d’ici là[4].
Contexte parlementaire et points de friction persistants
La séquence s’inscrit dans une navette parlementaire encore ouverte. Le Sénat a refusé d’attribuer à l’Assurance maladie un pouvoir de baisse unilatérale des tarifs dans les secteurs réputés en « rente »[5]. Mais d’autres mesures sensibles demeurent sur la table, dont l’objectif gouvernemental de 5,5 milliards d’euros d’économies et l’intention de « limiter tout premier arrêt de travail prescrit en médecine de ville à quinze jours » (un mois après hospitalisation)[6]. Autant de sujets qui nourrissent la colère des libéraux et pourraient, si rien ne bouge, mener au « troisième temps » évoqué par l’UFMLS.
Pour aller plus loin, suivez l’extension de la grève du 3 décembre et le bras de fer autour du PLFSS dans nos décryptages dédiés[2].
À lire aussi sur Caducee.net :
grève des médecins du 3 décembre : du Sud-Est à l’échelle nationale, un bras de fer autour du PLFSS 2026
Jérôme Marty charge le PLFSS 2026 et appelle les médecins à un « mouvement historique »
Références
[1] Communiqué intersyndical (UFMLS, AVENIR SPÉ–LE BLOC, CSMF, FMF, MG FRANCE, SML, UFMLS, Jeunes Médecins, Médecins pour demain, COMELI, CMSE), « PLFSS 2026 – Appel unitaire à la mobilisation générale des médecins libéraux », Paris, 26/11/2025. Document transmis par les organisations signataires.
[2] Caducee.net — « Grève des médecins du 3 décembre : du Sud-Est à l’échelle nationale, un bras de fer autour du PLFSS 2026 », 25/11/2025. Lien
[3] Affiche d’appel unitaire — « Du 5 au 15 janvier, la médecine libérale ne répond plus », modalités : fermeture des rendez-vous, manifestation du 7 janvier à Paris, « opération Bruxelles » portée par Le Bloc. Document transmis par les signataires, 26/11/2025.
[4] X (@DrJeromeMarty) — Message du 26/11/2025 annonçant la séquence en « trois temps » (annonce ; fermetures de rendez-vous ; arrêt d’activité et médecins non réquisitionnables), appel à fermer du 5 au 15 janvier.
[5] Public Sénat — « Santé : le Sénat refuse d’attribuer à l’Assurance maladie un pouvoir de baisse unilatérale des tarifs », 24/11/2025. Lien
[6] Le Monde — Catherine Vautrin : « Nous souhaitons limiter tout premier arrêt de travail prescrit en médecine de ville à quinze jours », 26/07/2025 ; et objectif d’économies de 5,5 milliards d’euros pour la santé (juillet 2025). Lien
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