Prise en charge d’un diabétique en situation de précarité

C’est dans le cadre des Entretiens de Bichat à Paris que s’est tenue une table ronde sur le thème de la prise en charge des diabétiques en situation de précarité, qu’elle soit d’ordre économique, sociale ou psychologique.

Deux études récentes réalisées à l’hôpital Avicennes à Bobigny (93), mettent l’accent sur le facteur aggravant d’une situation de précarité pour un individu souffrant de diabète.

Le diabète est une maladie chronique qui peut être contrôlée si des soins, une hygiène de vie et des traitements adaptés sont régulièrement proposés aux malades. Le diabète peut très rapidement aboutir à des complications graves chez des personnes vivant une situation de précarité, donc peu enclins à se soigner, et venant de fait consulter en urgence.

On remarque en effet par exemple que chez les individus en état de précarité la prévalence des hyperglycémies est supérieure à la normale dans une tranche d’âge comprise entre 36 et 40 ans.

Les auteurs ont trouvé dans la première étude une relation entre le diabète, le déséquilibre alimentaire, la vie socio-éducative difficile et les détresses psychologiques.

Dans la seconde étude, il ressort que ce n’est pas la précarité ambiante qui est en jeu dans l’aggravation des diabètes. Ce serait plutôt les blessures affectives vécues par les individus pendant leur enfance et leur adolescence qui laisseraient peu de place à la santé.

Tous ces problèmes aggravant un diabète et liés à la précarité au sens général du terme doivent être combattus en permettant aux gens d’être informés sur la maladie, ses conséquences et sa prise en charge.

Il faut notamment se donner les moyens institutionnels de fournir une éducation nutritionnelle, comportementale et éducative aux patients, ce que sont en train de réaliser la direction générale de la santé à travers ses réseaux ainsi que le comité français sur l’alimentation et la santé avec un programme d’aide sur trois ans.

Source : Entretiens de Bichat 11-13 septembre 2001, Paris.