VIH/SIDA : une évaluation plus rapide de l'efficacité à long terme d'un traitement antirétroviral

Des auteurs américains ont mis en évidence que l'étude de la charge virale six jours après l'initiation d'un traitement avec un inhibiteur de protéase permet d'évaluer la réponse à 12 semaines.

La mesure de l'efficacité des traitements contre le VIH permet à la fois de prévenir l'émergence des souches résistantes mais aussi de fournir au patient le traitement le plus adéquat pour son infection.

Michael Polis et Dimiter Dimitrov (National Institute of Allergy and Infectious Diseases et National Cancer Institute) soulignent dans un article qui paraîtra demain dans le Lancet que, selon les recommandations américaines, il faut attendre quatre à huit semaines après le début du traitement pour mesurer la charge virale et décider éventuellement d'une modification de traitement.

Ces chercheurs ont évalué le potentiel prédictif d'une mesure plus précoce de la charge virale. Ils ont ainsi suivi 124 patients infectés par le VIH-1 et qui débutaient pour la première un traitement antirétroviral avec inhibiteur de protéase. Leur charge virale a été suivie pendant les 12 premières semaines du traitement.

Deux groupes de patients ont été définis : les "bons répondeurs" et les "mauvais répondeurs". Les bons répondeurs étaient les patients qui voyaient un déclin continu de leur charge virale et chez lesquels la charge virale (copies ARN) était indétectable ou avait diminué de plus de 1,5 log à la deuxième semaine.

La chute de la charge virale au sixième jour après l'initiation du traitement était associée aux variations à la semaine 4, 8 et 12. Un résultat plus marquant était qu'une réduction de la charge virale inférieure à 0,72 log au sixième jour de traitement indiquait une mauvaise réponse à long terme chez plus de 99 % des sujets suivis.

Selon l'avis de Dimitrov : "Ces résultats suggèrent que les modifications de la concentration du VIH-1 au sixième jour après le début du traitement sont étroitement corrélées aux réponses virologiques à long terme. Ils offrent une mesure très précoce des réponses individuelles à long terme, indiquant que le traitement pourrait être optimisé seulement après quelques jours de thérapie".

Source : Lancet 2001; édition du 24 novembre.

Descripteur MESH : Charge virale , Patients , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , ARN , Édition , Infection

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