Réduire le dosage du THS et préserver les bénéfices sur la DMO

Un traitement hormonal substitutif (THS) utilisé à des doses plus faibles que celles couramment employées permet d’augmenter la densité minérale osseuse (DMO) dans les premières années de la ménopause, indique une étude qui vient d’être publiée dans le JAMA. Reste maintenant à savoir si cette approche permet de réduire le risque fracturaire.

Dans cet article présenté par Lindsay et al, les auteurs ont étudié l’effet de différents dosages d’estrogènes conjugués équins (ECE) associés ou non à un progestatif (acétate de médroxyprogestérone, MPA).

Lindsay et ses confrères rappellent que des dosages plus faibles de ces traitements ont une efficacité démontrée dans la réduction des symptômes de la ménopause mais leur effet sur la densité minérale osseuse n’est pas définitivement établi. L’intérêt de cette réduction du dosage serait de faciliter l’initiation du THS et de favoriser sa poursuite sur le long terme afin d’éviter la perte de DMO et par conséquent le risque fracturaire.

Les résultats des travaux de Lindsay et al sont issus d’une sous-étude de l’essai « Women’s HOPE ». L’étude a été réalisée selon un protocole randomisé, en double aveugle et avec contrôle placebo organisé sur 19 centres entre août 1995 et octobre 2000.

Cette sous-étude de deux ans portait sur 22 femmes ménopausées (depuis moins de 4 ans) et âgées de 40 à 65 ans. Différents dosages de ECE et progestatif ont été testés et les participantes ont également reçu 600 mg de calcium par jour. Des mesures de DMO étaient réalisées tous les 6 mois.

« Nos données indiquent que les plus faibles doses d’ECE (0,45 et 0,3 mg/jour) avec ou sans la plus faible dose de MPA (1,5 mg/jour) évitent la perte de DMO lombaire et fémorale dans cette population », écrivent les auteurs.

Dans tous les groupes de traitement actif, on a noté une augmentation significative de la DMO alors que la masse osseuse lombaire et totale a diminué au cours de l’étude dans le groupe placebo.

Par ailleurs, les bénéfices en terme de DMO étaient les plus marqués dans le groupe qui avait reçu le dosage ECE le plus élevé à 0,625 mg/jour.

En conclusion, les auteurs estiment que de plus faibles doses d’ECE ou ECE + MPA peuvent effectivement réduire la perte osseuse chez les femmes ménopausées. On ne connaît pas encore l’impact de cette réduction du dosage sur le risque ultérieur de fracture.

Source : JAMA 2002 ;287 :2668-76

SR

Descripteur MESH : Risque , Ménopause , Femmes , Placebo , Acétate de médroxyprogestérone , Calcium , Médroxyprogestérone , Population

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