Une revue sur certains effets secondaires des bêtabloquants

Une revue de la littérature médicale publiée aujourd’hui dans le JAMA s’est intéressée aux bêtabloquants et à leurs éventuelles associations avec des symptômes dépressifs, de fatigue ou de troubles sexuels. Elle montre que le risque de ces effets adverses est très faible ou non significatif et qu’ils ne devraient pas limiter l’utilisation des bêta-bloquants lorsqu’ils sont indiqués.

Le Dr Dennis Ko de l’Université de Yale et plusieurs collaborateurs expliquent dans leur article que malgré les bénéfices démontrés des bêtabloquants chez les patients cardiaques, ces médicaments restent souvent sous-employés. La crainte d’effets secondaires comme l’apparition de symptômes dépressifs, d’un état de fatigue ou de troubles sexuels pourrait en partie expliquer cette tendance.

Cette équipe a procédé à une analyse détaillée des études sur les bêta-bloquants dans le traitement de l’infarctus du myocarde, de l’insuffisance cardiaque ou de l’hypertension. Les essais retenus étaient randomisés, avec contrôle placebo, comprenaient au moins 100 patients et disposaient d’un suivi d’au moins six mois.

Parmi les 475 articles retrouvés, les 15 sélectionnés comprenaient des données sur la survenue de symptômes dépressifs, fatigue et troubles sexuels. Ces 15 essais rassemblaient plus de 35.000 participants.

Les auteurs ont montré que les traitements par bêtabloquants n’étaient pas associés à une augmentation significative du risque de symptôme dépressif. Par contre, le risque de sensation de fatigue était légèrement et significativement plus élevé (18 cas pour 1.000 patients par an), ce qui est équivalent à 1 cas supplémentaire pour 57 patients traités par bêtabloquants par an. Il en était de même pour le risque de troubles sexuels avec un cas supplémentaire rapporté pour 199 patients traités par bêtabloquants par an.

« …Etant donné les bénéfices associés aux bêtabloquants, des inquiétudes sur le développement de ces effets adverses ne devraient pas empêcher les médecins d’initier un traitement sur le long terme lorsque c’est indiqué, bien que la surveillance des effets adverses doive rester étroite », concluent les auteurs.

Source : JAMA 2002 ;288 :351-7

SR

Descripteur MESH : Fatigue , Risque , Littérature , Revue de la littérature , Patients , Essais , Médecins , Myocarde , Placebo , Sensation

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