Onchocercose : un traitement plus fréquent par ivermectine est plus efficace

L’ivermectine est le traitement de référence contre l’onchocercose ou cécité des rivières, une parasitose qui affecte près de 18 millions de personnes en Afrique Subsaharienne et en Amérique latine. Une nouvelle étude vient de montrer qu’un traitement plus fréquent permet de réduire les symptômes de la maladie.

Les mesures de contrôle de l’onchocercose reposent principalement sur l’ivermectine : le traitement standard est une prise orale et annuelle d’ivermectine à 150 µg/kg. Dans une étude qui est publiée dans le Lancet du 20 juillet, Gardon et al. exposent les résultats d’une étude comparative sur l’effet de doses plus élevées, plus fréquentes ou les deux.

Les auteurs ont recruté 657 patients atteints d’onchocercose. Quatre groupes de traitements ont été définis : - ivermectine 150 µg/kg une fois par an (groupe référence) - ivermectine 150 µg/kg tous les trois mois - ivermectine 400 µg/kg puis 800 µg/kg une fois par an - ivermectine 400 µg/kg puis 800 µg/kg tous les trois mois

L’efficacité était mesurée par la vitalité des parasites femelles Onchocerca volvulus dans les nodules sous-cutanés.

Après trois ans de traitement, les traitements tous les trois mois étaient associés à un nombre significativement plus élevé de vers femelles décédés. La fécondité des parasites femelles était encore plus réduite avec les traitements tous les trois mois. Par contre, il n’y a pas eu de bénéfice supplémentaire avec l’utilisation de doses élevées, associées à des troubles visuels chez certains patients. Enfin, le traitement tous les trois mois a permis de réduire les démangeaisons et les lésions cutanées par rapport au groupe référence.

Brian Duke (River Blindness Foundation, Lancaster) a coordonné cette étude. Il souligne que « la généralisation des traitements annuels avec l’ivermectine conduit à une importante diminution de la transmission de O. volvulus. Si nos résultats sur les patients traités tous les trois mois pouvaient être extrapolés à l’ensemble de la population candidate à la prise d’ivermectine, le bénéfice dans la réduction de la transmission et des démangeaisons des lésions cutanées serait certainement plus important qu’après un traitement annuel. »

Selon l’avis de Thomas Unnash (Université d’Alabama) dans un commentaire de cette étude, « Le fait qu’un traitement intensif avec l’ivermectine puisse réduire la fertilité des parasites femelles adultes donne l’espoir que l’ivermectine, lorsqu’elle est utilisée correctement, puisse éradiquer l’ancien fléau de l’onchocercose dans de nombreuses régions du monde ».

Source : Lancet 2002 ;360 : 182-3, 203-10

SR

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