Apport de la PCR universelle au diagnostic microbiologique de l’endocardite infectieuse

Un travail réalisé par des chercheurs lyonnais de l’hôpital Louis Pradel et publié dans la revue Médecine et maladies infectieuses met en évidence l’intérêt de l’approche PCR-séquençage sur les tissus valvulaires, que le diagnostic d’endocardite infectieuse soit posé avant l’intervention chirurgicale ou non.

L’étude de V. Gauduchon et de ses collaborateurs a évalué l’intérêt de la PCR universelle couplée au séquençage nucléotidique appliquée sur le tissu valvulaire cardiaque des patients atteints ou suspects d’endocardite infectieuse.

La PCR universelle, ciblant les gènes d’ARN ribosomiques des eubactéries, a été pratiquée de façon prospective sur les tissus valvulaires cardiaques de patients opérés à l’hôpital cardiologique pour remplacement valvulaire ou plastie valvulaire dans le cadre d’une endocardite infectieuse avérée ou seulement suspectée, au cours de l’année 1999.

Le produit d’amplification a été séquençé, puis analysé et comparé avec la base de données GenBank grâce aux outils de comparaison BLAST.

L’identification obtenue par séquençage a été confrontée aux résultats de l’histologie pratiquée sur le même fragment tissulaire.

Les auteurs ont analysé les valves provenant de 42 patients, correspondant à 24 endocardites infectieuses avérées et 22 cas non considérés comme des endocardites infectieuses avant la chirurgie.

Dans le groupe des endocardites infectieuses certaines, une amplification positive suivie d’une séquence analysable a été obtenue dans 21 cas sur 24, 17 cas ayant une parfaite adéquation avec les examens microbiologiques et histopathologiques.

Dans le second groupe, sur 21 patients, le diagnostic d’endocardite infectieuse a été posé 1 fois, alors que l’endocardite infectieuse n’était pas suspectée cliniquement.

Ainsi, les résultats de la PCR-séquençage ont permis de confirmer le diagnostic bactériologique réalisé par la culture conventionnelle (hémocultures) lors d’endocardites infectieuses à Staphylococcus aureus, Streptococcus mutans, S. bovis.

Ils ont aussi permis de réaliser le diagnostic bactériologique d’endocardite infectieuse soit dans un contexte de négativité des cultures conventionnelles du fait de la prise préalable d’antibiotiques par le patient lors d’une endocardite infectieuse à S. bovis, soit dans un contexte de bactéries à croissance difficile ou non cultivable.

Ils ont également contribué à redresser un diagnostic initialement erroné, soit par une erreur d’identification initiale, soit du fait d’une bactériémie intercurrente non responsable de l’endocardite infectieuse.

Enfin, ils ont permis d’établir fortuitement le diagnostic d’endocardite infectieuse, celle-ci n’étant pas suspectée cliniquement.

Source : Médecine et maladie infectieuses, 2000 ; 365.

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