Cytomégalovirus : près de 300 infections congénitales diagnostiquées pendant la grossesse ou à la naissance, chaque année en France

L’Institut de veille sanitaire (InVS) estime que près de 300 infections congénitales à cytomégalovirus sont détectées pendant la grossesse ou à la naissance chaque année en France. Une soixantaine d’entre elles conduisent à des interruptions de grossesse et parmi les nouveau-nés, une cinquantaine présentent à la naissance des manifestations clinico-biologiques de l’infection (soit une incidence de 6 infections symptomatiques pour 100 000 nouveau-nés vivants). Ces résultats sont publiés dans un rapport* de l’InVS rendu public ce jour.

L’importance des infections maternelles et congénitales à cytomégalovirus (CMV) est peu documentée en France Le cytomégalovirus est transmis par contact étroit de personne à personne à partir de plusieurs sources (salive, urines, sécrétions vaginales, sperme…). La contamination se fait principalement dans la petite enfance par contact avec d’autres enfants excrétant le virus. Chez l’adolescent et l’adulte qui n’ont pas encore rencontré le virus, elle se fait par contact avec un jeune enfant excréteur ou par voie sexuelle.

On estime en France qu’environ 50% des femmes enceintes sont, en début de grossesse, séronégatives vis-à-vis du CMV. Quand une femme enceinte contracte le virus, ce dernier peut être transmis au fœtus (infection congénitale) et dans ce cas entraîner dans 5-10% des cas des anomalies à la naissance. Chez le nouveau-né symptomatique, les séquelles de l’infection à CMV peuvent être sévères (retard psycho-moteur, surdité uni ou bilatérale…).

Les résultats publiés aujourd’hui reposent sur une estimation réalisée à partir d’un échantillon de cas de primo-infections maternelles et d’infections congénitales diagnostiqués entre novembre 2004 et janvier 2005 par des laboratoires de virologie et de biologie médicale, hospitaliers et privés. L’objectif de cette étude était d’estimer l’incidence des infections à CMV diagnostiquées chez la femme enceinte et chez le nouveau-né à la naissance, mais aussi, de décrire les motifs et les pratiques médicales de recherche d’une infection à CMV. Lorsque l’infection est confirmée chez la femme enceinte, la recherche d’une transmission au fœtus n’est pas systématique (48%). Elle est surtout pratiquée en cas de dépistage d’anomalies échographiques (67%) ou lors de la mise en évidence d’une infection en début de grossesse.

Les résultats de l’étude rendue publique aujourd’hui, ne sont pas en faveur d’un poids des infections congénitales à CMV plus important que celui jusque-là considéré par les experts et qui les avait conduit à ne pas recommander un dépistage de l’infection à CMV pendant la grossesse. Néanmoins, face à ce type d’infection, les auteurs relèvent une certaine hétérogénéité au niveau des pratiques actuelles (suivi sérologique des grossesses, pratique de l’amniocentèse, recherche de l’infection à la naissance, détection précoce d’éventuelles séquelles).

* Enquête sur les infections congénitales à cytomégalovirus détectées pendant la grossesse ou à la naissance en France métropolitaine. Institut de veille sanitaire, 35 pages (décembre 2007).

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