Amélioration du contrôle des nausées-vomissements lors d’une chimiothérapie par l’association ondansétron-méthylprednisolone-lorazépam

Un essai clinique multicentrique français (Nantes, Paris, Lille, Marly-le-Roi) montre que l’association ondansétron-méthylprednisolone-lorazépam permet une amélioration du contrôle des nausées et vomissements lors d’une chimiothérapie modérément émétisante chez des patients en échec d’une association antiémétique antérieure.

Elle indique en effet que l’adjonction du lorazépam à l’association ondansétron + corticoïde permet une reprise efficace du contrôle antiémétique chez des patients cancéreux en échec d’une bithérapie initiale associant un antagoniste des récepteurs sérotoninergiques 5HT3 et un corticoïde.

Considérant l’importance du phénomène de mémorisation des nausées et vomissements dans la genèse et l’entretien du processus émétogène, cette nouvelle solution thérapeutique est pour les auteurs « un pas de plus vers la recherche du ‘zéro émésis’ de la première à la dernière cure de chimiothérapie ». Selon eux, « il est probable que l’adjonction du lorazépam à l’association ondansétron-méthylprednisolone se traduise par une amélioration sensible de l’acceptation par les patients des cures de chimiothérapies suivantes et du vécu de leur maladie ».

L’essai coordonné par le Pr Jean-Luc Harousseau du service d’hématologie clinique du CHU Hôtel-Dieu de Nantes est randomisé, en groupes parallèles et en double aveugle. Il avait pour but de comparer l’efficacité et la tolérance de la triple association ondansétron-méthylprednisolone-lorazépam (O+ M+ L) à l’association O+ M dans les nausées et vomissements induits par une chimiothérapie comportant du cyclophosphamide ou de l’adriamycine.

Les patients inclus étaient atteints d’une hémopathie maligne ou d’un cancer du sein. Ils devaient être en échec d’un précédent traitement antiémétique associant un antagoniste des récepteurs sérotoninergiques 5HT3 et un corticoïde.

135 patients adultes ont été inclus et ont reçu, selon la randomisation, soit O+ M+ L, soit O+ M pendant 3 jours.

La fréquence des patients sans épisode émétique durant les 3 jours de traitement était significativement plus élevée dans le groupe O+ M+ L (69 %) que dans le groupe O+ M (46 %).

De plus, la sévérité des nausées le plus mauvais jour de la cure était significativement en faveur du groupe OML, avec 76 % des patients du groupe O+ M+ L en contrôle complet ou ayant des nausées légères contre 51 % dans le groupe O+ M.

Le maintien de la qualité de vie les jours suivant la chimiothérapie, mesurée par un questionnaire regroupant 2 échelles, l’une spécifique du cancer (FLIC), l’autre des nausées et vomissements (FLIE), était significativement meilleur dans le groupe O+ M+ L.

Enfin, la tolérance des 2 schémas thérapeutiques a été bonne et comparable dans les 2 groupes de traitement, concluent les auteurs.

Source : Bulletin du cancer, 2000 ; 87 : 491-7.

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