ASCO 2018 : Immunothérapies, associations de traitements, anticorps conjugués… points phares du congrès américain

ASCO 2018 : Immunothérapies, associations de traitements, anticorps conjugués… points phares du congrès américain Le congrès 2018 de la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO) qui vient de se terminer a permis de confirmer la place des immunothérapies, seules ou en association avec d’autres traitements, le potentiel des cellules Car-T et la voie prometteuse des anticorps conjugués.

L'espoir des anticorps conjugués

Depuis quelques années, une nouvelle classe thérapeutique, les anticorps conjugués, sont testés dans le traitement des cancers. Il s’agit de molécules capables de se lier de manière sélective aux cellules cancéreuses et de délivrer une chimiothérapie à l’intérieur des cellules pour les tuer.

Des résultats encourageants ont été présentés à l’ASCO notamment dans les cancers du sein et les tumeurs gastriques qui expriment HER2 mais pour lesquels les traitements anti-HER2 dont l’Herceptinne fonctionnent plus, mais également dans d’autres types de cancers.

L'anticorps se lie à une molécule cible présente à la surface de la cellule tumorale - ici HER 2 - par son extrémité variable tandis que son extrémité constante est armée d'un médicament. La cellule tumorale absorbe l'anticorps qui délivre le médicament – ici une chimiothérapie - qui détruit la cellule cancéreuse de l'intérieur.

 « Ces nouvelles thérapies ont montré des résultats impressionnants non seulement dans les cancers du sein qui expriment fortement HER2, mais également dans des cancers du sein qui expriment peu HER2 et dans de nombreux autres cancers. De très bons résultats ont également été rapportés avec un anticorps conjugué ciblant HER3 dans le cancer du sein, souligne le Pr Christophe Le Tourneau,oncologue médical et chef du département des essais cliniques précoces à l’Institut Curie. C’est l’une des voies les plus poursuivies dans la recherche de nouveaux traitements du cancer et probablement une thérapie d’avenir, au-delà du TDM1 déjà commercialisé dans le cancer du sein ».

 

Les immunothérapies toujours au premier plan

Comme l’an dernier, l’immunothérapie a occupé une place de choix lors de cette grand-messe annuelle. Plus d’un millier d’essais cliniques sont actuellement en cours dans le monde en matière d’immunothérapie.

Si les associations d’immunothérapies entre elles ne semblent pas bénéficier à tous les patients jusqu’à présent, les associations immunothérapie-chimiothérapie et immunothérapie–radiothérapie sont plus prometteuses.
 

Dans les cancers du poumon, des résultats très significatifs ont été présentés. En particulier avec l’association immunothérapie (pembrolizumab) et chimiothérapie dans les tumeurs pulmonaires métastatiques, qui a permis de passer de 70% de mortalité à 70% de survie à un an.

« Cette nouvelle stratégie thérapeutique devrait devenir le standard de traitement, pour tous les patients à l’avenir », se réjouit le Pr Nicolas Girard, oncologue thoracique, responsable de l’Institut du Thorax Curie-Montsouris.

 

Dans les cancers du sein, l’association radiothérapie-immunothérapie est à l’étude et suscite de l’espoir.  « Cette association a un fort potentiel thérapeutique, souligne le Pr Philip Poortmans, chef du Département de radiothérapie oncologique de l’Institut Curie et Président de l’ECCO, mais il reste à savoir quelle dose de radiothérapie administrer et dans quelles zones la délivrer pour renforcer l’efficacité de l’immunothérapie ».

 

Dans une autre approche, à la frontière de l’immunothérapie et de la thérapie génique, les cellules Car-T très efficaces dans certaines leucémies ont montré des résultats encourageants dans les myélomes.

Elles font l’objet de plusieurs études d’envergure dans le monde, en France en particulier, même si leur toxicité qui peut être sévère et leur coût très élevé (1 million de dollars par patient aux Etats-Unis) restent un obstacle.

Par ailleurs, les recherches sur les marqueurs d’efficacité de l’immunothérapie sont en plein essor, notamment grâce à la mesure de l’ADN tumoral circulant (études en cours à l’Institut Curie par les équipes des Prs Jean-Yves Pierga et François-Clément Bidart). Tout comme les recherches sur les facteurs prédictifs d’hyperprogression sous immunothérapie suite aux résultats présentés par le Pr Christophe Le Tourneau.

 

Pour cette édition 2018, les spécialistes de l’Institut Curie ont présenté une quinzaine de travaux en sessions orales et en posters.

 
A propos de l’Institut Curie

Acteur de référence de la lutte contre le cancer, il associe un centre de recherche de renommée internationale et un ensemble hospitalier de pointe qui prend en charge tous les cancers y compris les plus rares. Fondé en 1909 par Marie Curie, l’Institut Curie rassemble sur 3 sites (Paris, Saint-Cloud et Orsay) plus de 3400 chercheurs, médecins et soignants autour de ses 3 missions : soins, recherche et enseignement.

Fondation privée reconnue d’utilité publique habilitée à recevoir des dons et des legs, l’Institut Curie peut, grâce au soutien de ses donateurs, accélérer les découvertes et ainsi améliorer les traitements et la qualité de vie des malades. Pour en savoir plus: curie.fr

 

 

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