Mortalité périnatale chez les enfants nés de mères diabétiques : des disparités géographiques qui restent à expliquer

La mortalité périnatale des enfants de mère diabétique subit d'importantes variations entre l'Angleterre et la Norvège. En effet, elle est quatre fois plus élevée en Angleterre qu'en Norvège. Une étude prospective qui paraîtra samedi 23 septembre dans le British Medical Journal montre que des différences dans la collecte des données épidémiologiques ne peuvent expliquer ce résultat.

G. Hawthorne (Northern Diabetic Pregnancy Survey, Newcastle) et deux collaborateurs norvégiens ont réalisé une étude prospective sur la mortalité périnatale et du risque de malformation congénitale chez les enfants nés de mère diabétique.

Leur étude concernait toutes les femmes avec un diabète pré-gestationnel, résidant dans le Nord-Est de l'Angleterre ou en Norvège et qui avaient accouché entre le premier juillet 1994 et le 30 juin 1997. Le recueil des données dans ces deux pays a été réalisé selon des critères identiques.

En Angleterre, la mortalité périnatale chez les enfants nés de mère non diabétique était de 10/1.000 alors qu'elle était de 42,8/1.000 pour les enfants nés de mère diabétique (risque relatif = 4,4 ; IC 95 % = 2,5-7,7).

En Norvège, ces chiffres étaient de 6,7/1.000 (mère non diabétique) et 10,4/1.000 (mère diabétique), soit un risque relatif de 1,5 (IC 95 % = 0,97-2,3) pour les enfants nés de mère diabétique.

Les risques relatifs (4,4 en Angleterre et 1,5 en Norvège) étaient significativement différents (p = 0,002).

Une tendance similaire a été retrouvée pour le risque de malformation congénitale chez les enfants de mère diabétique. Le risque était multiplié par 2,5 en Angleterre alors qu'aucune augmentation n'a été notée en Norvège.

Selon les auteurs, des différences méthodologiques ne peuvent expliquer le nombre largement supérieur de décès et de malformations chez les enfants anglais nés de mère diabétique. Les auteurs soulignent le besoin de recherches complémentaires sur les facteurs à l'origine de ces différences.

Source : BMJ 2000;321:730-1