AVC et temps de travail prolongé semblent corrélés selon une étude française

AVC et temps de travail prolongé semblent corrélés selon une étude française Travailler 10 heures par jour, au moins 50 jours par an est associé à une surexposition au risque de survenue de maladies cardio-vasculaires ou d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) selon les conclusions d’une étude observationnelle française parue dans la revue Stroke de l’American Heart Association.

Afin d’étudier le lien entre temps de travail prolongé et risque d’AVC, une équipe française de l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP, de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, de l’Université Paris-Saclay et de l’Inserm a analysé les données de la cohorte française CONSTANCES issues de questionnaires auto administrés et complétés par des entretiens médicaux visant à identifier d’autres facteurs de risques cardio-vasculaires et de précédents AVC.

La notion de temps de travail prolongé a été définie comme étant de dix heures minimum par jour pendant au moins 50 jours par an. Les personnes qui exercent un emploi à temps partiel et celles qui avaient déjà eu un AVC avant d’être exposées à un temps de travail prolongé ont été exclues de l’étude.

Sur plus de 140 000 patients inclus, 0,9 % ont rapporté un AVC, 29,6 % des temps de travail prolongés et 10,1 % des temps de travail prolongés sur plus de dix ans. Un modèle statistique a permis d’évaluer l’association entre temps de travail prolongé et AVC, en fonction de l’âge, du sexe et du type de travail.

L’analyse a permis d’établir que les sujets soumis à temps de travail prolongé avaient un risque de survenue d’AVC 29 % plus important que les sujets n’étant pas soumis à une telle charge de travail. Ce risque est doublé si la durée de travail prolongé dépasse les 10 ans. Si la surexposition au risque est plus évidente chez les moins de 50 ans, aucune différence n’a en revanche été observée entre les femmes et les hommes.

Même si le lien de causalité ne peut être établi, cette étude observationnelle met en évidence l’existence d’une association significative entre risque de survenue d’AVC et temps de travail prolongé sur une période égale ou supérieure à dix ans. Elle est de nature à inquiéter particulièrement les médecins généralistes qui travaillent 54 h par semaine en moyenne et les infirmières libérales qui selon une étude de 2017 de l’URPS PACA travaillent un peu moins de 10 heures par jour en moyenne.

 

https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/STROKEAHA.119.025454

 

 



 

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