Les défenses mises en place par les insectes ouvrent la voie au développement de nouveaux antibiotiques

Une étude de chercheurs américains parue dans Biochemistry a montré qu’un récepteur bactérien particulier était la cible de peptides synthétisés par des insectes, ouvrant ainsi la voie à la mise au point de nouveaux antibiotiques.

Les insectes dominent le règne animal, en terme de quantité et de variété. Une des raisons de leur succès est la remarquable efficacité et rapidité de leur système de défense contre les infections. Le système immunitaire des insectes est composé de petites molécules peptidiques. La plupart de ces molécules agissent en s’accrochant à la membrane interne ou externe des bactéries conduisant à la perforation de ces membranes, tuant ainsi la bactérie.

Des chercheurs du Wistar Institute ont identifié un récepteur, cible intracellulaire d’une de ces molécules peptidiques. Ce récepteur est une protéine de choc thermique (HSP), désignée sous le nom de DnaK. Les HSP jouent un rôle important chez les bactéries et les humains durant les infections : en effet, la fièvre qui en résulte a une action sur la forme des protéines cellulaires, et dans certains cas détruit leur fonctionnalité. Les HSP aident à réparer les problèmes, corrigeant la forme des protéines et restaurant leur fonctionnalité.

Les molécules peptidiques des insectes agissent en désorganisant le système de réparation des HSP bactériens. Point important, le peptide des insectes ne se lie pas sur l’équivalent du récepteur DnaK de l’homme connu sous le nom de Hsp 70, ce qui en fait un candidat antibatérien potentiel fort intéressant.

Ce peptide est actuellement évalué comme antibactérien potentiel chez les mammifères, dont les humains. Une meilleure connaissance du récepteur rendra possible le développement d’une nouvelle classe d’antibiotiques qui seront conçus rationnellement afin de combattre une bactérie ou un champignon spécifique.

Avec le récepteur maintenant identifié, les scientifiques pourront être capables de développer de nouveaux médicaments avec des propriétés améliorées. Ces nouveaux composés pourront plus facilement être synthétisés que la molécule naturelle ou présenter une plus grande stabilité chez les mammifères. Elles pourront aussi être adaptées à des cibles bactériennes ou fongiques spécifiques afin de présenter une efficacité accrue.

Source : The Wistar Institute, Philadelphie. Otvos et al., Interaction Between Heat Shock Proteins and Antimicrobial Peptides (2000) Biochemistry, Article publié en avance sur le site du journal.

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