Quel traitement pour les allergies alimentaires ?

En cas d'allergie reconnue à l'arachide et aux noix, la mise à disposition pour le patient de moyens de traiter soi-même la réaction allergique semble donner de bons résultats, indique une étude parue dans le Lancet. Cependant, ce traitement dépend de la sévérité de la réaction et il nécessite que le sujet évalue la gravité de la situation.

On a assisté au cours de la dernière décennie à une augmentation notable de la prévalence des allergies alimentaires. Les allergies à l'arachide et aux noix touchent actuellement 1 % de la population aux USA et en Grande Bretagne.

Le Dr P. Ewan (Addenbrooke's Hospital de Cambridge) et A. Clark ont étudié l'efficacité de divers mode de prise en charge autonome de la crise chez des sujets allergiques à l'arachide ou aux noix (divers).

567 sujets avec une allergie confirmée ont été recrutés. Ces patients ont reçu des indications d'hygiène alimentaire ainsi que plusieurs schémas et moyens de traitement pour la prise en charge d'éventuelles nouvelles allergies. En se basant sur la sévérité des allergies précédentes, trois traitements étaient proposés : antihistaminiques par voie orale ; antihistaminiques +adrénaline (aérosol) ; antihistaminiques +adrénaline (aérosol) + adrénaline pour auto-injection.

Sur un suivi médian de 2 ans, 15 % des patients ont eu un nouvel épisode allergique. Chez 62 d'entre eux, l'épisode allergique était léger (réaction cutanée le plus souvent) : 46 ont utilisé l'antihistaminique, 6 l'adrénaline en aérosol et 10 aucun traitement. 24 épisodes d'intensité moyenne (œdème laryngé, asthme) ont été notés et l'emploi de l'aérosol a suffititou à traiter la crise chez les sujets qui l'ont employé. Trois patients ont eu une allergie sévère et deux ont procédé à une auto-injection d'adrénaline. Le troisième patient n'a pas reçu ce dispositif d'auto-injection étant donné son bilan initial.

Les auteurs notent que les réactions moyennes et fortes étaient plus fréquentes chez les personnes les plus âgées. De plus, il faut souligner que 85 % des sujets n'ont connu aucune nouvelle allergie. Ce dernier résultat montre que les conseils pour éviter ces allergies apportent des bénéfices certains.

Ces stratégies de traitement autonome semblent donc efficaces mais se heurtent néanmoins au problème de l'évaluation de la sévérité de l'allergie.

Dans un commentaire de cette publication, des médecins australiens (Hill et al) soulignent que des études ont montré que 44 % des patients avec une réaction d'intensité moyenne pouvaient par la suite présenter une réaction de forte intensité. Dans ce contexte, il paraît peu souhaitable de limiter l'accès à l'adrénaline en auto-injection aux seuls sujets qui ont eu au préalable une réaction sévère.

Source : Lancet 2001;357:11-115

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