Une avancée dans la recherche de nouvelles formes d'insuline

Des scientifiques américains ont développé une forme d'insuline modifiée qui est inactive dans cette configuration. Toutefois, cette insuline peut être activée in vivo en présence d'un anticorps qui présente une activité catalytique particulière. Les chercheurs estiment que ce tandem insuline modifiée / activateur spécifique mérite une attention particulière pour son intérêt éventuel dans le traitement du diabète.

Ces travaux ont été réalisés par des chercheurs de l'Université de Californie à San Diego, du Scripps Research Institute et de la société Metabolex. Dorothy Worrall est ses confrères publient leur travail dans l'édition des Proceedings of the National Academy of Sciences du 20 novembre.

Cette équipe a synthétisé une insuline modifiée (insulineD) inactive au vu de son action sur les récepteurs de l'insuline et sur la stimulation du transport du glucose. L'intérêt de cette insuline inactive est justement qu'elle peut être activée. En effet, un anticorps particulier nommé 38C2 peut modifier (et lui seul) la structure de l'insulineD pour la rendre active et donc restaurer une activité biologique normale. Le système a donné de bons résultats sur des modèles cellulaires et chez des rats.

Les chercheurs espèrent que ces deux molécules pourront être utilisées pour améliorer et surtout faciliter le contrôle de la glycémie chez les diabétiques qui sont concernés.

"En théorie, on pourrait administrer l'anticorps catalytique qui persisterait in vivo pendant plusieurs jours d'après une demi-vie démontrée de 12 jours", écrivent les scientifiques. "En parallèle, on pourrait donner l'insulineD, qui serait alors convertie en insuline native in vivo pour un intervalle de temps prolongée".

Bien entendu, le contrôle précis de la cinétique de ces conversions est essentiel et encore inconnu, soulignent Worrall et ses confrères. "Des études sur la faisabilité in vivo d'une catalyse d'une pro-drogue par un anticorps seront d'un grand intérêt", concluent-ils.

On peut néanmoins émettre a priori certaines réserves. Un problème essentiel du traitement par insuline réside justement dans l'administration même de l'insuline par le patient, geste douloureux et pénible. Dans le modèle présenté par Worrall, il faudrait administrer deux molécules (l'insulineD et son activateur). Dans ces conditions, ce modèle présente peu d'intérêt si l'un ou les deux partenaires doivent être administrés à l'aide d'une seringue.

Source : Proc Nat Acad Sci USA 2001;98(24):13514-8.

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