Syndrome de la guerre du Golfe : remise en cause de la vaccination des soldats

Des vétérans américains atteints du syndrome de la guerre du Golfe présentent un taux sérique d’anticorps anti-squalène anormalement élevé, selon une étude américaine. Ces anticorps constituent un marqueur biologique du syndrome. Ces résultats confirment la théorie selon laquelle la maladie ne serait pas due à une intoxication chimique ou bactériologique. Le syndrome de la guerre du Golfe semble étroitement lié aux conséquences d’une administration massive de vaccins aux soldats, avant leur déploiement dans le Golfe Persique.

L’équipe de RF. Garry (Tulane Medicinal School, Nouvelle-Orléans) a étudié le cas de 58 vétérans ayant subi une série de vaccinations avant le début des opérations.

Il apparaît que 95 % des soldats présents au combat et atteints de la maladie possèdent des anticorps anti-squalène. De plus, chez 100 % des soldats malades qui n’ont pas directement participé aux opérations militaires, les chercheurs ont également décelé des anticorps anti-squalène.

Enfin, aucun anticorps anti-squalène n’a été détecté chez les soldats américains asymptomatiques présents dans le Golfe, bien qu’ils aient été vaccinés selon les mêmes protocoles.

Ces résultats indiquent que le syndrome ne semble pas lié à une éventuelle exposition à des substances toxiques ou infectieuses lors du conflit.

Le squalène, présent naturellement dans l’organisme, est un précurseur du cholestérol qui peut également stimuler le système immunitaire.

Les auteurs indiquent que les vaccinations massives des soldats ont pu déclencher la production d’anticorps anti-squalène, et ce, bien que le squalène n’ait pas été utilisé lors des protocoles de vaccination.

Si les causes moléculaires du syndrome de la guerre du Golfe ne sont pas identifiées, ces anticorps anti-squalène constituent néanmoins un marqueur biologique de la maladie. L’état actuel des connaissances ne permet pas de savoir si ces anticorps sont la cause du syndrome.

Enfin, ces résultats, qui apparaissent remettre en cause les protocoles de vaccination de l’U.S Army, demandent à être confirmés par une étude épidémiologique sur une cohorte plus étendue de patients.

Source : Experimental and Molecular Pathology, Février 2000, 68 (1), 55-64

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