Les gonococcies et les infections chlamydiennes sont sous-diagnostiquées

Une étude américaine réalisée à Baltimore montre qu'environ 8 % des 18-35 ans ont une gonococcie ou une chlamydiose non traitée. Ces données rappellent la tendance à la recrudescence des maladies sexuellement transmissibles (MST) et soulignent le besoin d'outil de dépistage à grande échelle.

Cette enquête a été coordonnée par Charles Turner (Research Triangle Institute, Washington D.C). Les chercheurs ont étudié un échantillon de 728 adultes représentatifs de la population des 18-35 ans résidant à Baltimore. Ils publient leurs résultats dans le Journal of American Medical Association du 13 février.

La prévalence des infections à Neisseria gonorrhoeae et à Chlamydia trachomatis a été déterminée par un test d'amplification des acides nucléiques (réaction en chaîne à la ligase) sur prélèvement d'urines.

Globalement, les auteurs estiment que 5,3 % de la population âgée de 18 à 35 ans a une gonococcie non traitée et 3,0 % une chlamydiose non traitée.

Ainsi, les infections à N. gonorrhoeae ou C. trachomatis non traitées concernent 7,9 % des personnes de cette tranche d'âge. Cette prévalence est apparue plus élevée dans la population noire américaine avec un chiffre de 15 %.

D'après l'article de Turner et ses confrères, le nombre d'infections à N. gonorrhoeae ou C. trachomatis qui restent non diagnostiquées et non traitées dans cette population dépasse celui des infections qui sont diagnostiquées et traitées pendant une année.

Ce résultat peut en partie s'expliquer par le caractère le plus souvent asymptomatique de ces infections. Pour ces raisons, les auteurs estiment qu'il est grand temps de se pencher sur des stratégies de dépistage à large échelle dans cette population. Outre les risques directs de ces infections, on peut rappeler que les chlamydioses non traitées augmenteraient le risque de transmission du VIH par un facteur 1,4 à 3,3.

Le besoin de mesures efficaces de dépistage est également souligné par Dennis Fortenberry (Indiana University School of Medicine) dans un éditorial qui commente ces résultats. Selon lui, des tests de dépistage basés sur l'analyse d'urine et réalisés dans des structures scolaires et d'enseignement supérieur pourraient donner de bons résultats.

Source : JAMA 2002;287:726-33, 768-9.

Descripteur MESH : Baltimore , Maladies sexuellement transmissibles , Population , Prévalence , Washington , Acides , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Urine , Temps , Risque , Personnes , Indiana , Enseignement supérieur , Enseignement , Éditorial , Caractère , Acides nucléiques

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