Le point sur l’ecstasy

La consommation de méthylènedioxy-3,4-métamphétamine (MDMA), appelée communément ecstasy, parfois encore XTC, E ou Adam, a doublé en France entre 1999 et 2000, faisant craindre une dérive des usagers de drogues vers ce produit originellement très ciblé vers les jeunes gens «s’adonnant à la musique techno dans les rave parties». Roger Boulu, de l’académie nationale de pharmacie, faisait aujourd’hui un état des lieux sur cette molécule, préambule à des communications et des discussions sur le sujet, qui auront lieu à l’académie au mois de mai.

L’ecstasy a été synthétisée pour la première fois par les laboratoires Merck en 1912, en tant qu’anorexigène, mais elle n’a jamais été utilisée du fait de ses effets secondaires «curieux».

Réapparue en 1980 dans les milieux toxicomanes américains, la MDMA a été inscrite au tableau I des substances psychotropes des Nations Unies en 1985, époque à laquelle son apparition a commencé à être observée en Europe.

L’ecstasy, qui se présente généralement sous forme de cachets ou comprimés, se trouve rarement à l’état pur et est associée dans 60% des cas à d’autres dérivés amphétaminiques ou à des stimulants de type caféine ou éphédrine.

L’action psychotrope de l’ecstasy touche le système neurosérotoninergique, en empêchant la recapture de la sérotonine au niveau de la membrane présynaptique des neurones.

Très étudiés chez l’animal, les effets de la MDMA chez l’homme se traduisent par une désinhibition et une facilité à communiquer, ce qui lui a valu le surnom de ‘pilule de l’amour’.

Les effets secondaires, visibles même après l’arrêt de la prise, sont essentiellement d’ordre psychiatriques et se manifestent notamment par des délires paranoïaques et autres troubles cognitifs. Mais on voit également des phénomènes d’hyperthermie et de rhabdomyolyse.

En France, bien que l’ecstasy ne représente que 2% des drogues illicites consommées (elle se place en quatrième position derrière le cannabis, l’héroïne et la cocaïne), sa consommation a toutefois augmenté de 100% entre 1999 et 2000.

L’expertise de l’INSERM de 1998 recommande une information auprès des usagers, sur les dangers à court et à long terme de la consommation d’ecstasy, ainsi que la mise en place de dispositifs d’observation et le développement de recherches fondamentales et appliquées sur l’action de la MDMA.

Source : Académie Nationale de Pharmacie, 3 avril 2002, Paris

PI

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