La caféine pour mesurer le risque d'hyperthermie maligne ?

Un groupe allemand décrit dans le Lancet une méthode relativement simple pour identifier les cas de susceptibilité à l'hyperthermie maligne de l'anesthésie. Ce test est fondé sur la mesure locale de la pCO2 après une injection intramusculaire de caféine.

L'hyperthermie maligne de l'anesthésie (HM) est déclenchée par des agents anesthésiques volatils et des relaxants musculaires de type dépolarisant. La crise se traduit par un état hypermétabolique avec une rigidité musculaire et une hyperthermie.

En dehors de la crise, le diagnostic de sensibilité à l'HM repose sur un test de contraction musculaire réalisée sur une biopsie musculaire. La recherche des génotypes de susceptibilité liés au gène RYR1 ne permet de détecter que 20 à 40 % des familles susceptibles.

Dans le Lancet du 4 mai, Anetseder et al expliquent qu'il serait possible de détecter le risque de HM par une augmentation locale de la pCO2 après une injection intramusculaire de caféine.

L'injection de caféine a été réalisée sur le muscle droit antérieur et la pCO2 a été mesurée par une microsonde de 0,5 mm de diamètre.

Chez 12 patients susceptibles à l'HM, la pCO2 maximum locale a été de 63 mm Hg comparée à 44 mm HG chez 8 sujets non susceptibles et 42 mm Hg chez de sujets contrôles.

Ces résultats montrent que la réponse hypermétabolique à la caféine varie en fonction de la susceptibilité à l'HM. Ce test mériterait d'être évalué dans des essais sur un plus grand effectif, estiment les auteurs. Ils soulignent que cette étude préliminaire n'a pas permis de définir la dose idéale de caféine et que le placement de la sonde pourrait être optimisé.

Source : Lancet 2002;359:1579-80

SR

Descripteur MESH : Caféine , Hyperthermie maligne , Risque , Anesthésie , Anesthésiques , Biopsie , Contraction musculaire , Diagnostic , Essais , Patients , Recherche

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