Le stress est-il un facteur de risque de récidive du cancer du sein ?

Le débat est relancé avec cette nouvelle étude observationnelle publiée dans le British Medical Journal, qui contredit une étude cas-contrôle publiée précédemment dans le même journal (BMJ 1989 ;298 :291-3). Les résultats indiquent que les expériences de stress psychologique important n’influencent pas l’incidence des cas de récidive de cancer du sein. C’est selon les auteurs les différences méthodologiques entre les études qui expliquent ces apparentes contradictions.

L’étude britannique a consisté à suivre pendant cinq années une cohorte de 222 femmes diagnostiquées pour un cancer du sein primaire opérable entre 1991 et 1994. Les expériences psychologiques (stress, dépression) de ces femmes ont été évaluées un an avant le diagnostic et cinq an après, de même que les facteurs pronostic biologiques qui ont été pris en compte dans les analyses.

Les résultats n’ont pas montré d’augmentation du risque de récidive du cancer du sein parmi les femmes ayant connu des évènements psychologiques dans l’année précédent le diagnostic de cancer, comparées à celles n’en ayant pas rencontré (hazard ratio de 1,01, IC95%=0,58-1,74, P=0,99).

Il est en revanche apparu que les femmes ayant eu au moins un stress psychologique dans les cinq ans après le diagnostic avaient un risque moindre de récidive (hazard ratio de 0,52, IC95%=0,29-0,95, P=0,03).

Ces résultats, qui contredisent une étude antérieure en apparence, s’expliqueraient par la méthodologie d’analyse employée, l’étude antérieure se basant sur une analyse cas/contrôle tandis que celle-ci était prospective et concernait une seule cohorte.

«Nous pensons que l’étude prospective est la plus solide et que ces résultats suggèrent que les femmes atteintes d’un cancer du sein n’ont pas à s’inquiéter de l’impact négatif de leur stress sur la récidive de leur cancer», concluent les auteurs.

Source: BMJ 15 juin 2002;324:1420-2

PI