Un facteur de croissance fibroblastique pour la claudication intermittente

L’effet angiogénique du rFGF-2 (recombinant fibroblast growth factor-2) permet d’améliorer le temps maximum de marche chez les patients souffrant d’une claudication intermittente ischémique. Ceci est la conclusion d’un essai clinique parue dans le Lancet de cette semaine.

Cet essai randomisé TRAFFIC publié par Lederman et al a été mené sur 190 patients avec une claudication intermittente imputable à une athérosclérose des membres inférieurs. L’incapacité de la claudication était jugée modérée à sévère.

Dans un premier groupe, les sujets ont reçu un placebo à J1 et J30. Le deuxième groupe à reçu le rFGF2 (30 µg/kg) à J1 et un placebo à J30. Le troisième groupe a reçu rFGF2 (30 µg/kg) à J1 et à J30. Les traitements étaient administrés simultanément dans les deux artères fémorales. Les auteurs notent aussi qu’un bolus d’héparine était administré en IV 10 à 20 minutes avant la molécule de l’étude.

Le critère principal dévaluation était le temps maximum de marche à 90 jours. Ce paramètre était également mesuré à 180 jours.

Les auteurs ont pu évaluer l’évolution de 174 patients (190 à la randomisation).

A 90 jours, le temps maximum de marche était amélioré de 0,60 min avec le placebo, de 1,77 min avec la dose unique et de 1,54 min avec la double dose. La différence entre le placebo et la dose unique était significative (p=0,026). Les résultats de la dose unique et de la dose double étaient similaires à 90 jours. « L’amélioration à 90 jours semblait persister à 180 jours mais n’était pas significative » à cause d’autres améliorations dans le groupe placebo, écrivent les auteurs.

Les traitements actifs ont été plutôt bien tolérés. Les hypotensions étaient plus fréquentes avec les traitements actifs double dose (8 %) et dose unique (6%) qu’avec le placebo (3%). Il en était de même pour les protéinuries sévères (>1g/jour) : 8 % dans le groupe double dose, 5 % dans le groupe dose unique et 2 % avec le placebo.

En conclusion, les auteurs estiment que l’administration intra-artérielle de rFGF2 conduit à une amélioration significative du temps de marche maximum à 90 jours même si une nouvelle injection à J30 n’améliore pas ce paramètre.

Dans un commentaire de ces travaux, Richard Donnelly (Université de Nottingtham) souligne que ces résultats apportent un « optimisme prudent » sur la possibilité que cette approche puisse améliorer les symptômes de ces patients grâce à la formation de nouveaux vaisseaux.

Source : Lancet 2002 ;359 :2053-58

SR

Descripteur MESH : Athérosclérose , Croissance , Patients , Temps , Claudication intermittente , Essai clinique , Placebo , Artères , Commentaire , Membres

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