Formation médicale : les doyens des facultés de médecine militent pour une réorganisation profonde de la filière

Formation médicale : les doyens des facultés de médecine militent pour une réorganisation profonde de la filière Les doyens des facultés de médecine font entendre leur voix dans le débat qui agite la société française en cette période d'élections en proposant 10 mesures visant à moderniser le cursus des études de santé. Si la suppression du numérus clausus se révèle comme la mesure phare, la multiplication des alternatives au PACES et à l'ECN et le regroupement des formations médicales et paramédicales pourraient contribuer à la réorganisation de la filière.

30 % des nouveaux médecins s’installant en France ont obtenu leur diplôme dans un autre pays européen

C'est donc lundi 20 février que la conférence des doyens a réitéré son appel à supprimer le contingentement des places à l’issue de la première année commune aux études de santé (Paces). Face à la pénurie de médecins et à la multiplication des déserts médicaux, cette mesure semble tomber sous le sens pour de nombreux acteurs de l'écosystème de la santé.

Pour Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens "le numérus clausus a montré ses limites en termes de gestion de la démographie médicale».

Concrètement les doyens proposent :
- une décentralisation de l'évaluation des besoins qui serait dorénavant faite avec les régions, le conseil de l’ordre des médecins et les acteurs de terrain,
- la conclusion de contrats d'objectifs avec les universités afin de satisfaire les nouveaux besoins.
Il s'ensuivrait une augmentation du nombre de médecins formés et des moyens accordés aux facultés. Les premiers bénéficiaires de cette mesure pourraient bien être les centaines de reçus collés qui obtiennent plus de 10 de moyenne aux épreuves sans pour autant obtenir leur précieux sésame au concours et qui, le plus souvent, ont du mal à se réorienter.

Si pour les doyens l'augmentation du nombre de diplômés est nécessaire pour répondre aux enjeux de la démographie médicale et des déserts médicaux, elle n'en demeure pas moins insuffisante. Pour être pleinement efficace elle doit s'accompagner d'un train de mesures visant à instaurer de nouveaux parcours de formation plus souples et adaptés aux besoins locaux des territoires de santé sous dotés.

C'est pourquoi la conférence des doyens propose également :
- le développement des alternatives au PACES avec notamment la multiplication des passerelles avec les autres filières scientifiques.
- l'ouverture de voies parallèles aux épreuves classantes nationales (ECN) pour des projets professionnels originaux, validés très tôt en amont par des maitres de stages et adaptés aux besoins du terrain. L'idée étant de permettre aux plus motivés de construire leur propre trajectoire professionnelle sans subir les aléas d'un concours.

Par ailleurs, les doyens souhaitent favoriser le développement de la formation continue, de la e-santé et la concrétisation du concept de "territoire de santé universitaire" afin d'encourager les projets de recherche clinique en lien avec des enjeux locaux de santé publique.

Enfin ils suggèrent de réorganiser les formations en santé par leur regroupement au sein des facultés de médecine ou de nouvelles structures dédiées afin de favoriser dès le cursus initial l'interdisciplinarité de tous les soignants et l'essor de la recherche en para-médecine qui accuse en France un retard important.

 

Descripteur MESH : Médecine , Santé , Voix , Médecins , Démographie , France , Recherche , Conseil , Contrats , Écosystème , Évaluation des besoins , Face , Formation continue , Objectifs , Universités

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