Hypersensibilité aux ondes électromagnétiques : une réalité sans preuve pour l'ANSES

Hypersensibilité aux ondes électromagnétiques : une réalité sans preuve pour l’ANSES L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a mené pendant 4 ans une expertise sur l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Si aucune preuve scientifique ne parvient à étayer de façon rigoureuse un lien de causalité entre l'exposition aux ondes électromagnétiques et le mal-être décrit par les personnes se déclarant électrohypersensibles, l'agence ne dénie pas pour autant la réalité des symptômes vécus et recommande une prise en charge adaptée par les professionnels de santé. Elle encourage également les autorités à favoriser les efforts de recherche.

L’objectif de l'expertise menée par l'ANSES était de chercher à comprendre l’électrohypersensibilité (EHS) dans sa complexité, de la caractériser, et d’étudier les différentes hypothèses avancées pour expliquer l’origine des troubles déclarés. Elle s'est basée sur l'analyse de la littérature scientifique parue entre 2009 et 2016, la sollicitation de contributions écrites et d'auditions auprès de médecins et de sociologues ainsi que 29 réunions d'un groupe de travail qui a analysé tant la qualité des productions scientifiques que leurs conclusions.


Il ressort de cette expertise les points suivants :
- La capacité de l'être humain à percevoir les champs électromagnétiques dans des conditions environnementales n'a pas été démontrée,
- L'apparition de symptômes ou d'anomalies biologiques spécifiques de l'EHS suite à une exposition aux basses fréquences et aux radiofréquences n'a pas pu être mise en évidence de manière fiable et reproductible
- Les diverses hypothèses étudiées ( génétiques et immunitaires, activité du système nerveux autonome et central, existence d'un terrain migraineux, dérégulation du rythme circadien) ne sont pas concluantes, car les données sont trop peu nombreuses, ou peu fiables ou n'ont pas le niveau de preuve requis. Elles ne peuvent cependant pas être exclues totalement.


Pour l'ANSES, les symptômes ressentis par les personnes se déclarant EHS, ainsi que l’isolement psychosocial subi par certaines d’entre elles, nécessitent et justifient une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaire et social. Elle recommande à la Haute Autorité de Santé d'étudier les modalités d'une prise en charge par les professionnels de santé et l'encourage à développer la formation à l’accueil et à l’écoute des personnes se déclarant électrohypersensibles,

Face au déficit de données rigoureuses, l'EHS ne pouvait rentrer dans le cadre strict de l'Evidenced Base Médecine et l'ANSES ne pouvait qu'enjoindre les pouvoirs publics à multiplier les efforts de la recherche dans ces domaines. Cet effort semble d'autant plus justifié qu'avec les progrès techniques, l'utilisation civile de longueurs d'ondes autrefois réservées aux usages militaires semble inéluctable et en termes sanitaires c'est un risque à étudier.

Qu'est-ce que électrohypersensibilité (EHS) ?
- la perception par les sujets de symptômes fonctionnels divers non spécifiques (troubles du sommeil, maux de tête, symptômes cutanés, etc.) ;
- l’absence d’évidences clinique et biologique permettant d’expliquer ces symptômes ;
- l’attribution, par les sujets eux-mêmes, de ces symptômes à une exposition à des champs électromagnétiques.

Descripteur MESH : Expertise , Personnes , Santé , Travail , Recherche , Causalité , Sécurité , Champs électromagnétiques , Troubles du sommeil , Tête , Système nerveux autonome , Système nerveux , Sommeil , Rythme circadien , Risque , Perception , Médecins , Médecine , Littérature

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