Assistants médicaux : la CNAM exige 6 consultations par heure. Les syndicats rompent les négociations

Assistants médicaux : la CNAM exige 6 consultations par heure. Les syndicats rompent les négociations La seconde séance de négociation entre la CNAM et les syndicats de médecins libéraux a tourné court. Pour obtenir les aides financières permettant le recrutement d’un assistant médical, la CNAM exige des médecins qu’ils doublent leur rendement en conduisant en moyenne 6 consultations médicales par heure contre 3 aujourd’hui. Les syndicats ont unanimement demandé la fin de la séance avant de quitter le siège de la CNAM dénonçant une approche trop productiviste.

La CSMF a été la plus prompte à réagir par la voie de son président, le Dr Jean-Paul Ortiz.

Il explique que si les médecins partagent tous l’objectif d’améliorer l’accès aux soins, ils ne peuvent que s’opposer à la vision productiviste de la médecine proposée par la CNAM qui menace la qualité des soins.

« Vouloir quantifier précisément par médecin le nombre de consultations à faire par heure (6 consultations par heure !) et de patients vus par un assistant médical (12 par heure !) est contraire aux besoins personnels de chaque patient, et à l’éthique médicale. »
Le Dr Jean-Paul Ortiz avait cependant estimé en septembre dernier que le médecin devrait pouvoir traiter 10 % de patients en plus avec un assistant médical.


MG FRANCE, s’interroge sur la volonté des autorités d’aboutir à un accord à qui il reproche un manque évident d’ambitions. Il rappelle que c’est au pouvoir public qu’incombe la responsabilité du développement des déserts médicaux qui s’explique essentiellement par le refus de revalorisation du métier difficile de médecin généraliste. Le syndicat sermonne la CNAM à demi-mot en lui expliquant que ce n’est pas en ajoutant de nouvelles contraintes et en imposant des objectifs chiffrés qu’on améliorera la prise en charge des patients.

De son côté, le SML se dit « Scandalisé par les intentions de la CNAM d’imposer des contreparties provocatrices aux médecins en échange d’un financement temporaire et dégressif des assistants médicaux » et évoque des exigences démesurées.

Les syndicats ont prévu de se réunir le 13 février pour formaliser des contrepropositions qui seront présentées le 20 février.

Nicolas Revel a déjà réagi dans les médias en dénonçant un malentendu et en récusant le chiffre de six patients par heure, sorti d’un document de travail, qui citait un exemple ayant permis de passer « de trois à six consultations par heure ».

Si le mélodrame de la négociation professionnelle suit donc son cours, il aura permis d’en savoir un peu plus sur les assistants médicaux :
- 2 types de profils d’assistants pourraient être financés : un de type administratif qui se rapproche de la secrétaire médicale et un autre plus technique avec un profil d’aide-soignant qui pourrait se voir confier des missions de soins à domicile directement par le médecin, ce qui est vécu comme une énième provocation par les infirmiers
- 50 000 € de financement par an sont évoqués pour financer l’assistant au profil Aide-Soignant.
- Ce financement serait pérenne, mais dégressif, ce qui constitue un point d’achoppement majeur
- Les médecins devront exercer en mode regroupé et s’inscrire dans un mode d’exercice coordonné
- Le secteur 2 semble exclu sauf en cas d’adhésion à l’OPTAM
- Les autorités attendent en contrepartie une augmentation du nombre de patients pris en charge
- pour beaucoup de syndicats, le plus simple serait de revaloriser les honoraires

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