Plan santé 2022 : zoom sur l’assistant médical

Plan santé 2022 : zoom sur l’assistant médical Mesure phare du plan de réforme du système de santé, la création de 4000 postes d’assistants médicaux a pour objectif de libérer du temps de consultation pour les médecins et de répondre ainsi à la crise de la démographie médicale et de l’accès aux soins. Si son rôle précis n’est pas encore gravé dans le marbre, l’assistant médical devrait décharger les médecins de la plupart des tâches administratives, mais aussi des actes techniques les plus simples. Le financement de ces postes sera réservé aux médecins exerçant en groupe sous réserve qu’ils s’engagent sur des objectifs et des résultats.

L’assistant médical : un professionnel de santé BAC +1 ?

Nouveau métier qui sera inscrit dans le code de la santé, les assistants médicaux se verront confier au moins quatre types de taches :
- l’accueil physique des patients
- le secrétariat médical : gestion de l’agenda médical et des rendez-vous, constitution et mise à jour du dossier médical, prise de rendez-vous avec les médecins de second recours, préadmission hospitalière
- la gestion de la phase de pré consultation : installation des patients, vérification des vaccins et des dépistages, recueil de certaines constantes vitales (poids, taille, tension et rythme cardio-vasculaire)
- le nettoyage et la stérilisation de matériel

Le profil pour le poste requiert à la fois des qualités relationnelles et humaines (accueil, diplomatie, bienveillance, perspicacité, gestion du stress), des compétences organisationnelles, de la rigueur et de la réactivité. La maîtrise de l’outil informatique et bureautique et une bonne connaissance de l’environnement médical et de la réglementation complètent le profil idéal de l’assistant médical.

Selon docteur Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF et principal promoteur de cette mesure, la formation sera accessible après le BAC et durera une année. Pour lui, si les secrétaires médicales et les aides soignantes devraient pouvoir prétendre au poste après une formation complémentaire, il n’est pas question d’avoir des infirmiers BAC +3 sur cette fonction.

Mais cet avis n’est pas unanime et certains aimeraient que le job soit justement dévolu à des infirmiers qualifiés. C’est le cas du Dr Battistoni, président de MG FRANCE et du Dr Patrick Gasser de la CSMF qui militent pour que l’interrogatoire du patient, l’examen clinique et l’éducation thérapeutique post-consultation soient des tâches confiées aux assistants médicaux quitte à recruter pour cela des infirmiers ou même des infirmiers en pratique avancée sur le modèle du protocole Asalée. Chiffon rouge qui a eu le don de mettre en colère toute la profession infirmière.

Des salariés du cabinet au coût annuel de 50 000 € ?

Ces assistants seront salariés du cabinet et non de l’assurance maladie ou de l’état. Le chef de l’état a évalué à 50 000 € par an le coût global de la mise en place de chaque assistant, ce qui nous semble beaucoup pour un emploi BAC +1, mais plus en adéquation avec un BAC +3 ou un BAC +5.

En effet, si le modèle est bien celui de l’assistant dentaire ou celui de l’assistant médical en orthoptie, ophtalmologie ou radiologie, les salaires devraient plus logiquement se situer entre 18 000 € brut en début de carrière et 36 000 € pour les plus expérimentés.

Une aide ciblée, partielle qui ne sera pas sans contrepartie

L’état ou la sécurité sociale prendra en charge une partie du salaire des assistants médicaux sous trois conditions :
- exercer en cabinet de groupe
- exercer de façon coordonnée
- « apporter un bénéfice mesurable à la population en termes d’accès aux soins et de qualité des soins, notamment en augmentant le nombre de patients suivis ».

Si la prise en charge sera importante lors de la mise en place, elle devrait au fur et à mesure devenir dégressive, mais rester suffisamment attractive. Les modalités pratiques restent à définir, mais les premiers contrats aidés devraient être concentrés dans les déserts médicaux.

Un bénéfice difficile à mesurer pour la collectivité.

Si pour le chef de l’état, il s’agit de faire gagner de 15 à 20% de temps médical aux médecins qui font effectivement des consultations, le Dr Jean-Paul Ortiz estime de son coté que le médecin devrait pouvoir traiter 10% de patients en plus avec un assistant médical.

Avec un assistant médical pour 3 médecins, les gains de productivité risquent d’être limités avertit le Dr Battiston qui réclame un assistant par médecin sans contrepartie. Même son de cloche pour le Dr Sayaka Oguchi, présidente du SNJMG, qui confie à Egora que le bénéfice attendu sera plus lié à la qualité des soins qu’à la quantité de patients traités vu les cadences tenues par la plupart des médecins généralistes.

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