Coronavirus SARS COV-2 : la mise au point de Florence Adler

Coronavirus SARS COV-2 : la mise au point de Florence Adler Lors d’une conférence de presse organisée dimanche 19 avril, le Premier ministre a demandé au professeur Florence Adler, infectiologue à l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon,  de se livrer à un exercice de pédagogie sur l’état des connaissances scientifiques sur le coronavirus et sur le Covid-19.

Des connaissances qui progressent « à la vitesse de l’éclair »

D’emblée, l’infectiologue a salué la rapidité avec laquelle progresse la recherche sur le coronavirus SARS-COV-2 : son génome, sa structure, ses récepteurs, l’évolution et la description des formes cliniques, ainsi que les réponses immunitaires de l’organisme font partie des connaissances acquises. Elle a expliqué qu’il n’a fallu que 4 mois pour intégrer autant de connaissances alors qu’il a fallu plusieurs années pour connaitre aussi bien le VIH.

Concernant les symptômes, elle a précisé que si au début de l’épidémie on pensait qu’à l’instar de la grippe, les symptômes initiaux se limitaient à une toux sèche et à de la fièvre, on sait désormais que le virus peut provoquer en premier lieu des atteintes neurologiques (agueusie, anosmie, état confusionnel), cardiovasculaires ou digestives. Des manifestations cutanées ont également été rapportées, mais leur lien avec le Covid-19 n’est pas formellement établi à ce jour.

De nombreuses incertitudes

Elle a ensuite abordé les zones d’ombres qui occultaient les connaissances scientifiques sur le covid-19 :

  • La disparité homme-femme : l’analyse des données épidémiologiques révèle que les hommes sont plus enclins à être contaminés et hospitalisés que les femmes.
  • Les facteurs d’évolution vers des formes graves
  • L’impact modéré sur les enfants qui sont relativement peu touchés ou avec des formes peu symptomatiques
  • Le caractère immunisant la maladie

Elle a alors détaillé la stratégie de recherche de traitement qui se décline en 2 axes :

  • le repositionnement de médicaments existants à effet antiviral comme le Lopinavir/ritonavir (VIH), le Remdesivir (Mers-Cov, Ebola) ou l’hydroxychloroquine ou la chloroquine (Paludisme)
  • La recherche de médicaments qui diminuent ou modulent l’inflammation liée au coronavirus.

Dans cette optique, 30 essais cliniques ont été lancés en France avec plus de 1600 patients inclus. 860 essais cliniques sont en cours dans le monde.

Par ailleurs, 150 projets visant à développer un vaccin contre le coronavirus ont été dénombrés, dont un en France, mené par l’Institut Pasteur et « dont les essais chez l’homme vont commencer d’ici cet été ».

« Si on utilise des médicaments qui ne sont pas directement conçus pour ce coronavirus, il y a fort à parier qu’ils ne se révèlent pas comme des médicaments miracles. » Pr Adler.

 

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