Réouverture en urgence des réanimations éphémères à l’APHP

Réouverture en urgence des réanimations éphémères à l’APHP La cellule de crise de l’APHP réunie hier matin enjoint de manière soudaine et brutale à tous les hôpitaux d’augmenter leurs capacités de réanimation — en clair : d’ouvrir ou de rouvrir des réanimations éphémères, rejoignant une montée en charge déjà existante dans bien d’autres régions, et ceci dans une totale discrétion, mais une remarquable efficience.

Alors que l’Ile-de-France est en vacances scolaires — et donc que la pénurie de professionnels de santé est « aggravée » par les congés annuels amplement mérités — il ne fait aucun doute que les praticiens en Anesthésie-Réanimation vont répondre immédiatement présents pour répondre aux besoins sanitaires liés à cette nouvelle vague COVID. Comme lors des épisodes précédents, et comme partout en France, les Anesthésistes-Réanimateurs mettront au service de nos concitoyens leur expertise en réanimation, qu’ils pratiquent quotidiennement au bloc opératoire, dans les salles de surveillance post-interventionnelles, les unités de soins continus, les réanimations chirurgicales et polyvalentes.

Le discrédit et l’opprobre jetés par certains esprits chagrins sur l’apport des réanimations éphémères et le professionnalisme des Anesthésistes-Réanimateurs assurant la prise en charge réanimatoire des patients COVID n’ont pas lieu d’être et relèvent de la querelle malveillante et stérile.

Les réanimations éphémères permettent de doubler, au minimum, les capacités de réanimation. Comme toute unité de réanimation, elles nécessitent énormément de personnel médical et paramédical formé : les Anesthésistes-Réanimateurs et les Infirmiers Anesthésistes contribuent massivement à cette prise en charge. Sans les réanimations éphémères, des milliers de patients seraient décédés faute d’avoir eu accès à une prise en charge réanimatoire.

Près de 500 médecins anesthésistes-réanimateurs sont formés chaque année. La maquette de formation de la discipline « Anesthésie-Réanimation » possède un niveau d’excellence académique largement certifié par rapport aux standards internationaux tant européens que nord-américains. Sa plasticité, liée aux divers modes d’exercice de cette spécialité unique et complète, et son exigence d’anticipation ont permis à l’Anesthésie-Réanimation de garantir des soins de qualité et d’assurer la sécurité des patients réanimatoires dès le début de la pandémie, et surtout dans des situations de tension où elle a su upgrader son environnement habituel.

Le SNPHARE rappelle que la création de ces réanimations éphémères se fait au prix d’une déprogrammation de l’activité chirurgicale, non seulement pour des raisons démographiques, mais surtout d’un manque d’attractivité de l’hôpital public depuis la Loi Bachelot : 40 % des postes d’anesthésie-réanimation sont vacants. Le refus d’une compensation d’ancienneté de 4 ans suite aux effets délétères des nouvelles grilles statutaires de PH témoigne d’un mépris inacceptable en temps de pandémie et d’appel à la mobilisation des professionnels de santé.

Lorsque le gouvernement fait appel et confiance aux Anesthésistes-Réanimateurs pour la prise en charge de la population lors de cette crise sanitaire, il a raison.
Mais il est également de son devoir d’agir au-delà de l’urgence et du très court terme.
Il ne donnera de bonnes raisons aux Anesthésistes-Réanimateurs et à tous les Praticiens Hospitaliers de rester à l’hôpital que

  • s’il corrige très rapidement très rapidement l’aberration de la coexistence des deux grilles d’ancienneté
  • s’il prend enfin en compte — comme pour la crise sanitaire — les propositions du terrain : le SNPHARE les a réunies pour le Ségur dans son livre blanc : « L’hôpital, demain ».

https://snphare.fr/fr

 

Descripteur MESH : Réanimation , Hôpitaux , Patients , Soins , Santé , France , Anesthésie , Confiance , Temps , Environnement , Gouvernement , Expertise , Vacances , Infirmiers , Sécurité , Sécurité des patients

Hôpital: Les +