Myocardites et péricardites post-vaccinales : peu fréquentes et d’évolution favorable selon Epi-Phare

Myocardites et péricardites post-vaccinales : peu fréquentes et d’évolution favorable selon Epi-Phare Depuis juillet 2021, les myocardites et les péricardites sont considérées comme des effets indésirables pouvant survenir suite à une vaccination contre le COVID-19 par un vaccin à ARN messager (Pfizer-BioNTech ou Moderna), notamment chez les hommes jeunes. Des données récentes suggèrent que le risque de myocardite et péricardite pourrait être plus élevé après le vaccin Moderna, particulièrement après la seconde dose, qu’après vaccination par le vaccin Pfizer-BioNTech. L’objectif de ce travail était de mesurer l’association entre les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna et le risque de myocardite et péricardite à l’échelle de l’ensemble des personnes âgées de 12 à 50 ans en France.

Une étude cas-témoins appariés a été menée à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS) chaînées aux données des systèmes nationaux d’information sur la vaccination contre le COVID-19 (VAC-SI) et sur les tests de dépistage du SARS-CoV-2 (SI-DEP). Tous les cas d’hospitalisation pour myocardite ou péricardite survenus entre le 15 mai et le 31 aout 2021 parmi l’ensemble des personnes âgées de 12 à 50 ans en France ont été inclus. Chaque cas a été apparié à 10 témoins de même âge, sexe et département de résidence. Les risques de survenue d’une hospitalisation pour myocardite ou péricardite ont été comparés entre les personnes exposées et non exposées aux vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, séparément par sexe et par classe d’âge, par des modèles de régression logistique conditionnelle ajustés sur les antécédents de myocardite ou péricardite dans les 5 ans précédents, l’antécédent d’infection par le SARS-CoV-2 dans le mois précédent et l’indice de défavorisation sociale.

Un total de 919 cas de myocardites (âge médian de 26 ans, 21 % de femmes) et 917 cas de péricardites (âge médian de 34 ans, 38 % de femmes) sont survenus parmi des personnes âgées de 12 à 50 ans en France pendant la période d’étude. Ces cas ont été appariés respectivement à 9190 témoins (pour la myocardite) et 9170 témoins (pour la péricardite).

Globalement, la vaccination par les vaccins Pfizer BioNTech et Moderna était associée à une augmentation des risques d’hospitalisation pour myocardite et péricardite dans les 7 jours suivant la vaccination. L’association avec le risque de myocardite apparaît particulièrement marquée chez les jeunes hommes de moins de 30 ans, en particulier au décours de la deuxième dose du vaccin Moderna (Odds-Ratio ajusté [OR] 79,8 ; intervalle de confiance à 95 % [29,8-213,4]), conduisant à un excès de cas atteignant de l’ordre de 132 par un million de doses dans cette tranche de la population.

Dans une moindre mesure, le vaccin Pfizer-BioNTech apparaît également associé à une augmentation du risque de myocardite parmi les hommes de moins de 30 ans (OR 2,1 [1,3-3,5] et 3 cas en excès par un million de doses pour la première dose ; OR 10,9 [7,6-15,8] et 27 cas en excès par un million de doses pour la deuxième dose), et une association avec la première dose du vaccin Moderna, bien que non statistiquement significative, ne peut être exclue (OR 2,1 [0,6-7,3]) en raison d’un manque de puissance statistique. Bien que la survenue d’une myocardite soit moins fréquente que chez les hommes, ce risque est également augmenté chez les jeunes femmes de moins de 30 ans après la deuxième dose des deux vaccins (OR 11,4 [4,5-28,6] et 4 cas en excès par un million de doses pour Pfizer-BioNTech ; 40,6 [9,9-166,4] et 37 cas en excès par un million de doses pour Moderna). Le risque de péricardite apparait lui aussi plus marqué après le vaccin Moderna chez les personnes de moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose chez les hommes (OR 15,0 [3,3-68,4] et 18 cas en excès par un million de doses) et après la première dose chez les femmes (OR 27,9 [2,4-328,0] et 6 cas en excès par un million de doses).

L’évolution clinique des cas de myocardite et de péricardite apparaît généralement favorable, avec une durée d’hospitalisation de l’ordre de 2 à 4 jours en moyenne. Sur la période étudiée, aucun décès n’a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour une myocardite ou une péricardite suite à la vaccination.
Par ailleurs, une infection par le SARS-CoV-2 dans le mois précédent était également associée, dans les analyses multivariées, à la survenue d’une myocardite (OR 7,9 [5,0-12,3]) et à la survenue d’une péricardite (OR 3,9 [2,3-6,6]).

En conclusion, cette étude confirme l’existence d’un risque de myocardite et péricardite dans les 7 jours suivant une vaccination contre la Covid-19 avec un vaccin ARNm (Pfizer BioNTech et Moderna) chez les personnes âgées de 12 à 50 ans, particulièrement les jeunes de moins de 30 ans. Ce risque est plus élevé avec le vaccin Moderna. Cependant, le nombre de cas attribuables aux vaccins apparaît peu fréquent au regard du nombre de doses administrées. Cette étude confirme également l’évolution clinique favorable des cas de myocardite et de péricardite suite à la vaccination.

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Descripteur MESH : Myocardite , Péricardite , Vaccination , Risque , Personnes , Hommes , Vaccins , France , Travail , ARN messager , ARN , Femmes , Sexe , Hospitalisation , Confiance , Association , Santé , Population , Infection

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